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A Minsk, les manifestants ont fait une chaine humaine pour manifester le caractère pacifique de leur protestation A Minsk, les manifestants ont fait une chaine humaine pour manifester le caractère pacifique de leur protestation 

Bélarus: l'archevêque de Minsk demande des négociations entre les parties

La mobilisation des manifestants anti-Loukachenko ne faiblit pas. De nombreuses personnes ont défilé dans plusieurs villes du Bélarus hier encore pour contester la réélection du président et la répression des forces de sécurité. Celles-ci ont annoncé la mort d’un 2e protestataire tandis que les arrestations se comptent par milliers. L’archevêque catholique de Minsk propose la convocation immédiate d’un dialogue entre les parties pour décider de l’avenir du pays.

Vatican News (avec SIR)

Un tel mouvement populaire est inédit dans l’histoire de l’ancienne république soviétique. Depuis dimanche et l’annonce de la victoire écrasante du président Alexandre Loukachenko, des milliers de personnes défilent chaque soir dans plusieurs villes et accusent le régime en place depuis 1994 d’avoir falsifié les élections. Ces rassemblements généralement pacifiques subissent la dure répression des forces de sécurité, entre passage à tabac des manifestants et tirs à balles réelles. À ce jour, on recense 2 morts et des milliers d’arrestations, dont 700 pour la seule journée d’hier. Le ministère de l’Intérieur informe en outre qu’une centaine de policiers ont été blessés.

Négocier autour d'une table, non derrière des barricades

Devant la gravité de la situation, l’archevêque catholique de Minsk renouvelle l’appel au calme lancé il y a quelques jours ; Mgr Tadeusz Kondrusiewicz propose que les parties renoncent à la violence. «Puissent vos mains, créées pour un travail pacifique et une salutation fraternelle, ne pas se lever avec des armes ou des pierres. Ne laissez pas la force de la violence l’emporter, mais la force de l'argumentation, basée sur le dialogue dans la vérité et l'amour mutuel», implore-t-il.

L’archevêque propose la convocation immédiate de négociations pour «décider de l’avenir de notre patrie autour de la table et non derrière des barricades». Mgr Kondrusiewicz invite enfin «toutes les personnes de bonne volonté» à prier «avec ferveur» pour que le pays puisse renouer avec «la paix et l’harmonie».

Médiation des pays voisins

Crédité de 80% des voix face à sa rivale, Svetlana Tikhanovskaïa -qui a dû se réfugier en Lituanie-, Alexandre Loukachenko affiche sa fermeté face à la contestation dont il fait l’objet. Il assure que celle-ci est pilotée depuis l’étranger et qualifie les manifestants de «chômeurs au passé criminel».

Le dirigeant de 65 ans, qui rempile pour un 6e mandat présidentiel, a été verbalement pris à partie par l’unique Prix Nobel du pays, l’écrivaine Svetlana Alexievitch, une de ses plus acerbes critiques, qui l’accuse d’entrainer le Bélarus «dans le gouffre» et l’enjoint à quitter le pouvoir avant qu'il ne soit trop tard.

Plusieurs États européens ont dénoncé la répression en cours ; les voisins du Bélarus -Lettonie, Lituanie et Pologne-, ont présenté hier un plan prévoyant la création d'un «conseil national» réunissant des représentants du gouvernement biélorusse et de la société civile, sous peine de sanctions de Bruxelles.

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13 août 2020, 12:46