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Le Premier ministre éthiopien., Abiy Ahmed. Le Premier ministre éthiopien., Abiy Ahmed. 

Le Premier ministre éthiopien prix Nobel de la paix 2019

Le comité Nobel norvégien a décerné ce vendredi le prix Nobel de la paix à Abiy Ahmed, chef du gouvernement éthiopien. Cette décision salue les efforts qu’il a entrepris depuis son arrivée au pouvoir en faveur de la paix avec le voisin érythréen.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

Cela fait un an et demi qu’Abiy Ahmed est Premier ministre de l’Ethiopie, mais il a déjà imprimé sa marque à la tête du pays. Il a fait souffler un vent nouveau au niveau intérieur, en libérant des milliers de prisonniers politiques, en créant une commission de réconciliation nationale et en levant l’interdiction pensant sur certains partis politiques. Il a également entrepris dès son arrivée au pouvoir de résoudre le conflit avec l’Erythrée. Si tout n’est pas réglé avec Asmara, le comité Nobel le récompense «pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine».

Sonia Le Gouriellec, maître de conférence en sciences politiques à l’Université catholique de Lille, estime que ce prix Nobel est comparable à celui décerné il y a dix ans, en 2009, au président américain Barack Obama pour ses efforts en vue de la paix en Afghanistan. Il faut prendre ce prix, selon la chercheuse, comme un encouragement pour la politique d’ouverture menée par Abiy Ahmed.

L'analyse de Sonia le Gouriellec, maitre de conférence en sciences politiques

Le chef du gouvernement, 43 ans, doit en effet faire face à bien des difficultés : l’application du traité de paix avec l’Erythrée s’enlise et en Ethiopie, les oppositions à son pouvoir n’ont pas hésité à avoir recours à la force, comme le rappelle la tentative de coup d’État

Sur le plan intérieur, M. Abiy a rompu avec l'autoritarisme de ses prédécesseurs, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l'interdiction pesant sur certains partis politiques. Cette ouverture ne semble pas plaire à tout le monde. Une tentative de coup d’État a eu lieu le 23 juin dernier, dans l’Amhara, au cours de laquelle le chef d’état-major de l’armée et le président de la région ont été assassinés.

Le prochain défi du Premier ministre est l’organisation d’élections «libres, justes et démocratiques» en mai 2020 en raison des violences intercommunautaires qui agitent toujours le pays et qui compliquent le recensement de la population. 

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11 octobre 2019, 13:04