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Immacolata, Giovanni et Francesca Dall'Oglio lors de la conférence de presse organisée à Rome le 29 juillet 2019. Immacolata, Giovanni et Francesca Dall'Oglio lors de la conférence de presse organisée à Rome le 29 juillet 2019. 

Syrie : le père Paolo Dall’Oglio est porté disparu depuis six ans

Une conférence de presse a été organisée ce lundi 29 juillet à Rome afin de ne pas oublier le jésuite italien, qui a été enlevé en 2013 à Raqqa.

Fabio Colagrande – Cité du Vatican

Ce 29 juillet marque le 6e anniversaire de l’enlèvement du père jésuite Paolo Dall’Oglio, qui avait refondé en 1982 le monastère de Mar Moussa, devenu sous son leadership un lieu phare du dialogue islamo-chrétien.

À cette occasion, une conférence de presse a été organisée ce lundi en présence de trois de ses frères et soeurs: Francesca, Immacolata et Giovanni. Ils ont expliqué ne pas savoir s'il est vivant ou s'il est mort, mais ils demeurent dans l'espérance de pouvoir un jour l'embrasser à nouveau. «Le silence ne veut pas dire que Paolo ne soit plus. Le contexte syrien est particulier, tout est possible, dans le passé il y a eu de longues périodes de détention qui se sont conclues d'une façon positive», a expliqué Immacolata Dall'Oglio. La rencontre avec le Pape François le 30 janvier dernier à la Maison Sainte-Marthe leur a redonné de l'espérance, tout comme la lettre du Pape au président Assad.

Les nombreux enlèvements et les disparitions sont une source de grande angoisse pour la population syrienne, et de nombreuses situations mériteraient des enquêtes honnêtes et approfondies. «Paolo se mettrait en colère, car il ne voudrait pas que l'on parle seulement de lui et non de la Syrie», a expliqué Giovanni Dall'Oglio, qui est médecin pour l'organisation humanitaire Cuamm (Médecins pour l'Afrique). «Nous sommes ici pour espérer encore», a-t-il répété.

Au micro de Radio Vaticana Italia, Francesca Dall’Oglio a expliqué les raisons de cette initiative :

«Le fait qu’aujourd’hui ce soit justement l’occasion des six ans de séquestration de mon frère nous a amené à penser que ce serait notre devoir d’organiser un évènement qui puisse attirer l’attention sur lui en tant que personne et aussi sur ce qui est arrivé il y a six ans à Raqqa.

Quel souvenir de lui voulez-vous présenter à quelqu’un qui ne l’aurait pas connu ?

Paolo pour moi représente quelqu’un qui a cherché à donner toujours un sens à sa vie, à être cohérent et à témoigner de l’amour pour l’autre, qu’il voyait justement incarné dans la relation entre musulmans, chrétiens, entre des êtres humains qui entrent en relation les uns avec les autres aussi dans les situations les plus difficiles et conflictuelles.

Récemment, le Pape François a envoyé une lettre au président syrien Assad, en demandant de mettre la population en sécurité, alors qu’elle subit encore des bombardements à Idleb. Il demande aussi une attention pour les personnes disparues durant le conflit, comme l’a rappelé le cardinal Parolin. Comment avez-vous accueilli ces paroles du Pape ?

J’ai ressenti cela comme un message très important, de grand relief. Je me sens, en tant que sœur de Paolo, en quelque sorte sœur, proche de cette population qui souffre et en particulier de toutes les familles, de ceux qui ont des parents ou des proches disparus ou détenus en Syrie sans avoir des nouvelles. C’est une vraie tragédie sur laquelle il est important qu’il y ait une attention internationale. Le Pape François a donc envoyé un message fort, aussi avec le fait qu’il ait été apporté par le nonce apostolique en Syrie, le cardinal Zenari, et par le cardinal Turkson.

L’actualité du message et des paroles du père Paolo en ce moment du conflit syrien, bien que nous n’ayons aucune nouvelle sur son sort, semblent maintenir une très forte actualité. Vous êtes d’accord ?

Je me permets de confirmer ce que vous dites. Je me souviens d’avoir lu et écouté la dernière interview que mon frère Paolo avait accordée à une télévision locale le 28 juillet 2013, une journée avant d’être enlevé à Raqqa. Dans cette interview, il rappelle ce qui est en train d’arriver, mais il rappelle aussi le besoin de construire une société inclusive. Il parle de fédération, ce qui ne veut pas dire aplatir les identités des différentes communautés, mais créer une citoyenneté capable d’inclure toutes les diversités.»

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29 juillet 2019, 16:43