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Préparation de missiles sur la base de Cazaux, en France, en septembre 2001. Préparation de missiles sur la base de Cazaux, en France, en septembre 2001. 

L'industrie de l'armement en France, un levier d'influence contesté

La France est le 3e exportateur mondial d'armement, derrière la Russie et les États-Unis.

Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican

La découverte de missiles français en Libye sur une base des forces du maréchal Haftar a suscité de lourdes interrogations sur le rôle de la France dans les combats en cours et plus précisément sur les fournitures d’armes qu’elle opère sur le terrain

Troisième pays exportateurs d’armes dans le monde derrière les États-Unis et la Russie, la France s’enorgueillit d’avoir un secteur de l’armement qui représente une industrie pourvoyeuse de nombreux emplois…

Au-delà de l’impact économique d’un secteur-clé, la question de la destination de ces arsenaux soulèvent de plus en plus de débats dans l’opinion publique. Ainsi, le 9 juillet, 19 ONG interpellaient les députés français dans une lettre ouverte sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, dans le contexte de la guerre au Yémen.

Un enjeu économique et géostratégique

La France a fait le choix d’équiper ses armées en totale autonomie, sans dépendre de technologies extérieures, nous explique Romain Mielcarek, journaliste spécialiste des questions de défense. Mais pour que cette industrie soit viable, «la commande domestique ne suffit pas. Il faut exporter entre 40 et 60% de la production pour assurer la pérennité du modèle économique», explique-t-il. Les contrats à l'export, ces dernières années, ont représenté environ 10 milliards d'euros par an. 

Les enjeux économiques sont donc importants, car l'industrie de l'armement représente environ 200 000 emplois en France, soit autant que l’automobile et plus que l’industrie pharmaceutique. Mais il s'agit aussi d'une question géopolitique, et du positionnement de la France comme puissance mondiale. La stratégie française est de se positionner un peu partout comme interlocuteur alternatif entre la Russie et les États-Unis, qui sont les deux plus gros exportateurs.

Entretien avec Romain Mielcarek

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15 juillet 2019, 15:38