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Le président iranien, Hassan Rohani Le président iranien, Hassan Rohani 

L’unité de l’Iran, condition indispensable pour tenir le cap

Des sanctions économiques pour étouffer le pays, un chômage persistant... La situation économique se détériore en Iran et Hassan Rohani est appelé à se justifier devant le Parlement. Pour s’en sortir, il va falloir l’unité du pays, plaide le président modéré.

Marine Henriot - Cité du Vatican

En Iran, Hassan Rohani paraît au pied du mur. Dans une démarche inédite, il a hier matin la parole devant ses députés. Deux heures pour défendre sa politique, alors que le chômage persiste dans le pays, que la monnaie s’effondre et l’inflation augmente. Un contexte économique électrique, auquel il faut rajouter le rétablissement des sanctions américaines, qui étranglent encore plus le pays.

Pour Hassan Rohani, la clef pour garder l’Iran la tête hors de l’eau, pour gagner cette guerre psychologique contre les Etats-Unis, c’est l’unité. «Les gens n’ont pas peur des Etats-Unis, ils ont peur de notre désunion», s’est il défendu devant le Majlis. Même ligne pour le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, ne plus faire confiance au président iranien reviendrait à jouer le jeu de l’ennemi a-t-il déclaré.

Méthode Coué

Hassan Rohani essaie d’éteindre l’incendie, presque adepte de la méthode Coué, «On devrait pas dire que nous faisons face à une crise» a-t-il dit, «Il n’y a pas de crise» insiste-t-il, «Si on dit cela ça va se transformer en véritable problème de société et là ca sera véritablement une menace».

Pour autant de nombreux députés sont mécontents, et déçus, il faut dire que le modéré Hassan Rohani avait basé quasiment toute sa politique sur une meilleure forme économique de l’Iran, explique Thierry Coville, chercheur à l’IRIS, spécialiste de l’Iran, notamment grâce à l’accord sur le nucléaire, dans lequel a jeté un coup de pied Donald Trump.

Sauver l’économie pétrolière

Aujourd’hui, «les acteurs économiques sont très inquiets en Iran», explique Thierry Coville. Alors que la deuxième vague de sanctions américaines tombera en novembre, le défi pour la République Islamique est de maintenir 50% de ses exportations pétrolières, «pour une situation gérable», analyse le spécialiste.

Second défi pour Hassan Rohani et l’exécutif, maintenir la confiance des citoyens, notamment en matière de corruption.

Retrouvez l’éclairage de Thierry Coville, chercheur à l’IRIS et spécialiste de l’Iran dans notre podcast. 

Entretien avec Thierry Coville, chercheur à l'IRIS sur l'Iran

 

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29 août 2018, 10:28