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Au Nigeria, des parents et des membres de la famille tiennent les portraits des jeunes filles enlevées par le groupe terroriste Boko Haram. Plus de 4 000 enlèvements ont été recensés au Nigéria au cours de l'année passée. Au Nigeria, des parents et des membres de la famille tiennent les portraits des jeunes filles enlevées par le groupe terroriste Boko Haram. Plus de 4 000 enlèvements ont été recensés au Nigéria au cours de l'année passée.   (AFP or licensors)

Face aux enlèvements au Nigéria, l’Église appelle à ne pas «faire justice soi-même»

Ce dimanche 9 juin, le père Gabriel Ukeh a été enlevé dans l'État de Kaduna, au nord-ouest du Nigeria. Il a été libéré ce mardi 11 juin. L'Église demande aux Nigérians de ne pas faire justice par eux-mêmes.

Christopher Wells – Cité du Vatican

C’est un phénomène devenu tragiquement endémique: plus de 4 000 enlèvements ont eu lieu au Nigeria depuis mai 2023.

Ce dimanche 9 juin, le vicaire général du diocèse de Kafanchan, a déploré l'enlèvement d'un nouveau prêtre dans l’État de Kaduna, au nord-ouest du Nigeria. «Tout en priant pour la libération du père Ukeh, a déclaré le père Emmanuel Kazah Faweh, nous condamnons les enlèvements incessants contre rançon de citoyens innocents et sans défense de nos paroisses».

Le père Gabriel Ukeh a été enlevé par des hommes armés qui ont pénétré dans le presbytère de l'église Saint-Thomas, ce dimanche 9 juin au matin. Il a été libéré ce mardi 11 juin. 

Crise de la sécurité

Les enlèvements sont monnaie courante dans tout le Nigeria, les bandits et les insurgés faisant prisonniers les gens contre de fortes rançons, mais aussi pour des raisons politiques ou idéologiques. Les prêtres ne sont pas épargnés: cet enlèvement suit celui du père Olivier Buba le 21 mai et celui du père Basil Gbuzuo, tous les deux relâchés.

Au début de l'année, le dicastère pour l'Évangélisation a publié une déclaration dénonçant la vague d'enlèvements et exprimant sa «solidarité la plus profonde et la plus sincère» avec le peuple nigérian face à la crise.

Appel au «renforcement de la sécurité»

À la suite de l'enlèvement de dimanche, le père Faweh a exhorté le gouvernement à «renforcer la sécurité» à l'approche de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, qui a lieu cette année du 15 au 19 juin. L'Aïd al-Adha est la deuxième des deux grandes fêtes religieuses célébrées par les musulmans.

Le père Faweh a également appelé les Nigérians à ne pas se faire justice eux-mêmes en ce qui concerne les bandits. «Alors que nous travaillons avec les forces de sécurité pour la libération rapide du père Ukeh, nous voudrions exhorter tout le monde à ne pas se faire justice soi-même», a-t-il déclaré, tout en les assurant que «nous utiliserons tous les moyens légitimes pour nous assurer que le père Ukeh nous revienne sain et sauf».

Le vicaire général a conclu sa déclaration en priant pour que, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, non seulement le Père Ukeh mais aussi tous les prisonniers soient bientôt libérés.

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11 juin 2024, 10:30