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Les délégués des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest qui ont participé à la dixième conférence annuelle de l’Union régionale des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest (URPAO), du 3 au 10 juin 2024, à Bissau (Guinée-Bissau). Les délégués des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest qui ont participé à la dixième conférence annuelle de l’Union régionale des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest (URPAO), du 3 au 10 juin 2024, à Bissau (Guinée-Bissau). 

Afrique de l’Ouest: les prêtres contre l’instrumentalisation ethnico-religieuse

Du 3 au 10 juin 2024, l’Union Régionale des Prêtres de l’Afrique de l’Ouest a tenu son 10ème congrès ordinaire en Guinée Bissau, en se penchant sur des questions actuelles, relatives à l’intolérance et à l’instrumentalisation ethnico-religieuse en Afrique subsaharienne. Dans leur communiqué final, les prêtres diocésains ouest-africains ont partagé leurs préoccupations et inquiétudes pastorales et ont lancé des appels.

Colette Labaki – Cité du Vatican

La sous-région ouest-africaine connaît une recrudescence de conflits de toutes sortes au plan politique, ethnique et religieux. L'impact dévastateur de l’instrumentalisation ethnico-religieuse sur la cohésion sociale et le bien-être des individus est bien visible. Dans une telle situation, les prêtres s’interpellent et réaffirment leur rôle vital dans la résolution des conflits et la réconciliation. C’était l’objectif de ce congrès qui a eu pour thème: «Le rôle prophétique des prêtres face à l’intolérance et à l’instrumentalisation ethnico-religieuse en Afrique subsaharienne». Les délégués des prêtres de l’Union régionale des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest (URPAO) réunis à Bissau se sont rendus compte du défi auquel l’Église est confrontée dans cette partie de l’Afrique et la nécessité urgente d'une intervention proactive. C’est pourquoi ils s’engagent à promouvoir la justice, la vérité et la paix au-delà des considérations ethniques et religieuses «nous sommes ordonnés pour être les ministres d’une Église établie par Jésus-Christ pour être un sacrement d’union avec Dieu et d’unité de tous les hommes».

Une série d’injustices qui exigent des efforts communs

La montée alarmante des conflits motivés par l'intolérance et l'usage abusif des ethniques et des religions à des fins politiques fait mal à l’Afrique subsaharienne. Une série d’injustices qui constituent le cœur des problèmes de «notre temps» et dont la solution exige des efforts et des responsabilités à tous les niveaux de la société. «Nous sommes convaincus que le dialogue, la compréhension et la promotion d’une culture de tolérance, d’acceptation de l’autre peuvent contribuer de manière significative à la réduction de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui pèsent si lourdement sur une grande partie de l’humanité, en particulier sur les plus vulnérables».


L’Eglise, un visage de fraternité et de communion

Face à cette crise, de nombreuses personnes se tournent vers les responsables religieux à la recherche de signes, d’idées et d’actions qui font la différence, qui aident à construire une société plus juste, plus pacifique et plus durable, un monde dans lequel la foi montre plus un visage de fraternité et de communion. Appelée donc à annoncer la justice, la vérité et la paix aux hommes, l’Eglise doit elle-même être juste, vraie et actrice de paix aux yeux de ces mêmes hommes. Il convient donc « de faire un examen de conscience sur ses manières d’agir, ses biens et son style de vie qui se déroulent en son sein». L’Église est témoin de la justice, de la libération, de la miséricorde et du pardon de Dieu. Sa mission est d’être crédible en tant que sacrement de l’unité de tous les hommes.

L’engagement à promouvoir la justice, la vérité et la paix, un appel lancé à tous

En réponse à ces défis réels, à la lumière de la Parole de Dieu, de l’enseignement social de l’Église et du magistère, les prêtres après avoir exprimé leur profonde gratitude à tous, lancent un appel à chacun.

Aux chefs d’États et aux Gouvernements ils demandent de promouvoir la paix et la justice qui pourront développer l’Afrique, de ne pas utiliser le peuple avec leur croyance pour atteindre leurs objectifs, de demeurer attentifs à la situation des populations.

Ils invitent les évêques à poursuivre avec courage et détermination leur rôle prophétique, à renforcer l’éducation aux valeurs éthiques et morales, à être des agents efficaces de paix, de réconciliation et de cohésion nationale.

Ils exhortent les fidèles laïcs à éviter d’instrumentaliser les moyens de communication sociale et les réseaux sociaux, à ne pas permettre à la politique, aux ethnies ou aux religions d’être des instruments de division et à s'engager, avec leurs pasteurs, dans la prière, dans l'éducation et dans la culture de tolérance et de compassion.

Les prêtres ouest-africains s’engagent eux-mêmes à promouvoir l’identité sacerdotale, la justice, la vérité et la paix au-delà des considérations ethniques et religieuses, à favoriser la crédibilité de l’Église en tant que sacrement d’unité de tous les hommes, à être des pasteurs proches et à l’écoute du peuple de Dieu, à travailler à favoriser le dialogue inter-religieux, à être des prophètes promoteurs du dialogue, de la compréhension et du respect entre les communautés divisées, dans l’amour et la vérité, la justice et la paix, le pardon et la réconciliation, à s'unir dans un but commun et à travailler ensemble pour semer la graine de la paix et de la solidarité dans des communautés.

 

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10 juin 2024, 13:50