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Célébration de la journée nationale de l'enseignement catholique au Tchad. Célébration de la journée nationale de l'enseignement catholique au Tchad. 

Tchad: célébration de la journée nationale de l’enseignement catholique

Chaque 15 mai, le Tchad célèbre la journée nationale de l’enseignement catholique en mémoire de saint Jean Baptiste de la Salle, fondateur de la Congrégation des Frères des écoles Chrétiennes, proclamé le 15 mai 1950 par le Pape Pie XII patron des éducateurs. Cette commémoration permet de faire une évaluation de l’évolution des écoles catholiques. C’est ce qu’explique Singambaye Sikeré Arthur, directeur national des ECA qui invite à former les enseignants pour faire face aux défis.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican  

Saint Jean Baptiste de La Salle, fondateur de la Congrégation des Frères des écoles chrétiennes a consacré toute sa vie à l’éducation des enfants. C’est pourquoi, en le canonisant, le Pape Pie XII l’a proclamé patron des éducateurs le 15 mai 1950. Cette journée est célébrée chaque année au Tchad comme journée nationale de l’enseignement catholique (ECA). Le but étant de faire une évaluation du déroulement des activités scolaires durant l’année, afin de voir si les réalisations sont conformes à l’esprit de saint Jean Baptiste de la Salle, patron des éducateurs; «et s'il y a un écart, qu'est-ce qu'il faut faire pour davantage se rapprocher de cet esprit».

Célébration de la journée nationale de l'enseignement catholique dans le diocèse de Koumra.
Célébration de la journée nationale de l'enseignement catholique dans le diocèse de Koumra.

La contribution de l’enseignement catholique dans la formation des jeunes

«L'enseignement catholique est présent au Tchad. Et nous sommes appréciés par rapport à ce que nous faisons», relève le directeur national de l’enseignement catholique. Il fait savoir que l’enseignement catholique fournit un nombre important des hauts cadres qui sont au service de l’État, en ceci que «dans toutes les structures de l'État, on ne peut pas ne pas trouver des ressortissants de l'enseignement catholique», un motif de satisfaction pour lui. À ce niveau, poursuit-il, il faut reconnaitre que «nous faisons une œuvre utile pour le pays, nous formons des jeunes Tchadiens qui se mettent au service du développement du pays». C’est aussi pour l’enseignement catholique une manière d’«œuvrer pour le bien de la jeunesse, pour le développement intégral de l'homme».

«Pour ce qui est de la contribution dans la gestion du bien commun, c'est vrai que le cadre n'est pas réputé très propre dans pratiquement toutes les gestions. Mais là où il y a nos ressortissants, ils s'efforcent de faire au mieux ce qu'ils peuvent», et ce, malgré les difficultés, renchérit le directeur des ECA, ajoutant qu’ils «sont formés, mais chacun fait de ce qu'il reçoit, ce qu'il veut».

Suivre Singambaye Arthur, directeur national des ECA.

L’enseignement catholique face aux multiples défis

Se prononçant sur les différents défis auxquels est confronté l’enseignement catholique dans ce pays, le directeur des ECA affirme que dans un contexte marqué par le pluralisme aussi bien religieux que culturel «l'école catholique se fait une obligation d'être le lieu où tous les enfants du Tchad peuvent apprendre à vivre ensemble». C’est cela le premier défi, assure-t-il, rappelant que «le vivre ensemble est ce dernier temps très éprouvé». C’est pourquoi les écoles catholiques dispensent «un enseignement inclusif, [elles sont] un lieu où tous, sans distinction de religion, d'appartenance sociale, ethnique, sont reçus».

Le deuxième défi, souligne-t-il, est lié à la capacité de prise en charge: «au niveau du primaire, nous avons à peu près 1800 divisions pédagogiques, nous avons 280 enseignants qui nous viennent de l'État». Ce qui est minime selon Singambaye. Estimant que le nombre est insuffisant pour l’encadrement des jeunes, le directeur des ECA lance un appel à «l’endroit de l'État pour qu'il nous vienne en aide», car, poursuit-il, «la responsabilité de l'éducation incombe d'abord à l'État».

Des élèves de l'écoles catholique de Koumra.
Des élèves de l'écoles catholique de Koumra.

Une demande croissante en éducation catholique au Tchad

«En 2021, la population scolaire, aux primaires, était estimée à près de 3 millions d'enfants», confie le directeur des EAC, affirmant que de ces «3 millions d'enfants, nous en encadrons moins de 59 000». Pour lui, la demande supérieure à l’offre et à la capacité d’assurer une éducation de qualité aux enfants. La réponse à cette demande, dit-il, requiert «la contribution de l'État, de l'Église, des parents, la contribution de toute la société». Déjà, l’Église a fait un grand pas, surtout avec l’appel de Mgr Edmond Djitangar, archevêque métropolitain de Ndjamena. Dans une de ses lettres, il a donné comme directive pour son diocèse : «une paroisse, une école catholique, pour que l'enseignement catholique touche le maximum d'enfants possible. Nous voulons cette vision de l'enseignement catholique, je crois que nous ferons davantage».


Former des éducateurs pour faire face aux défis

«Puisque nous avons dit que les défis sont là, il faut les relever», assure Singambaye. Il rappelle entre autres la mission de la direction nationale de l’enseignement catholique qui est de faire un plaidoyer «auprès de l'État qui est le garant de l'éducation, le premier responsable de l'éducation au Tchad». Il appelle ainsi le gouvernement tchadien à une mobilisation du personnel enseignant en faveur des écoles catholiques. «Le personnel qui nous vient de l'État ne représente que 13,8 %», regrette-t-il. Il faut, pour relever ces défis, «former les enseignants qui sont déjà au service pour mieux s'approprier, aussi bien les contenus que les méthodes qu'ils utilisent pour transmettre les connaissances». Il exhorte les partenaires à venir en aide afin de relever le défi de la formation des encadreurs des enfants.

Par ailleurs, le directeur national des ECA fustige les parents qui, «pratiquement démissionnent de leurs responsabilités». Il plaide ainsi pour la sensibilisation à l’endroit des parents d’élèves pour «une mobilisation conséquente en vue de porter un peu plus haut l'enseignement catholique». Pour lui, on n’éduque pas seulement à l’école, d’où l’importance de la prise en mains de l’éducation des enfants par les parents.

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15 mai 2024, 14:27