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Mgr Edmond Djitangar, archevêque de Ndjaména entouré des fidèles. Mgr Edmond Djitangar, archevêque de Ndjaména entouré des fidèles. 

Mgr Djitangar aux femmes du Tchad: «vous méritez respect et considération»

À l’occasion de la “Semaine nationale de la femme tchadienne” (SENAFET), Mgr Edmond Djintagar, archevêque métropolitain de N’Djamena, a adressé un message aux femmes catholiques du Tchad, dimanche 3 mars 2024. Le prélat leur rappelle le rôle qu’elles sont appelées à jouer dans la société afin de restaurer la noblesse de leur vocation de «femme».

Christian Losambe, SJ - Cité du Vatican

«C'est la première fois que je m'adresse directement à vous et je vous présente tout d'abord mes vœux les meilleurs en cette Semaine nationale de la femme tchadienne», a reconnu Mgr Djitangar dans son message, ajoutant que dans un passé récent, «il m'a été souvent donné comme évêque de Sarh d'écrire et de publier pour dénoncer toutes les idées reçues et les conduites qui ternissent la gloire de Dieu dans la femme et l'empêchent de trouver sa vraie place dans notre Église et dans notre société».

À l’approche de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, vendredi 8 mars 2024, l’archevêque métropolitain de N’Djamena et président de la Conférence épiscopale du Tchad, a mis en évidence la place si importante des femmes, particulièrement dans l’Église locale. «Femmes, vous êtes non seulement une composante numériquement importante de cette Église, mais vous méritez respect de par la qualité et la manière remarquable dont vous vivez votre vocation de compagne de l'homme, de génératrice, d'éducatrice et de facteur de stabilité dans la vie familiale, ecclésiale et sociale», a-t-il martelé.

L’homme et la femme, tous deux créés à l’image de Dieu

En s’appuyant sur le récit de la création de la femme, tiré du livre de la Genèse (Gn 2, 18-24), Mgr Djitangar a souligné que «la femme, la dernière créature de Dieu, est la couronne de sa création». En effet, a-t-il poursuivi, «de toutes les créatures de Dieu destinées à tenir convenablement compagnie à l'homme (Adam), seule la femme (Eve) est accueillie par celui-ci comme la créature qui lui soit assortie pour le soutenir dans sa solitude. Il la reconnaît comme ‘’l'os de mes os, la chair de ma chair’’».

D’après le prélat, l'homme établit ainsi une relation particulière avec cette nouvelle créature «mystérieusement» sortie de lui, «une relation basée sur la reconnaissance de l'identité de leur nature et de leur égale dignité, car ils sont tous deux d'une même chair et créés ‘’à l'image et à la ressemblance de Dieu’’», a-t-il expliqué, précisant que tel a été le fond de la pensée de Dieu en créant le premier couple humain, «appelé à vivre et à trouver son équilibre et son épanouissement dans la complémentarité».

Les femmes, appelées à restaurer la noblesse de leur vocation

Cependant, cette relation qui sera pervertie par le péché de l’orgueil humain, introduira la violence dans la vision harmonieuse voulue par Dieu lui-même, «la source de la souffrance».

Fustigeant l’image caricaturale de la femme que véhiculent «notre éducation traditionnelle non éclairée par l’Évangile et le harcèlement des médias», l’archevêque métropolitain de N’Djamena a exhorté les femmes chrétiennes à «être en première ligne de bataille pour la corriger et restaurer la noblesse de votre vocation de femme». Car, a-t-il poursuivi, «la mission confiée par Dieu à la femme est noble et ne doit pas être déviée par les dérives idéologiques ou les conduites perverses de l'homme». Et par le mystère de l’Incarnation, «c'est le temps de la miséricorde de Dieu et l'enseignement du Christ qui vient corriger les errances humaines et nous ramener à la pensée de Dieu en créant l'homme et la femme», a précisé le prélat. 


Marcher sur les pas des saintes de l’Église

Si chaque époque de l'histoire de l'Église nous montre de saintes femmes, épouses veuves ou célibataires, généreusement engagées dans l'évangélisation et dévouées dans le service de la charité ou dans le soutien des œuvres ecclésiastiques, Mgr Djitangar a attesté que «notre époque et notre Église-Famille de Dieu a aussi ses saintes que nous ignorons. Elles sont là parmi vous». Il a saisi cette occasion pour exprimer aux femmes catholiques son vœu le plus cher: «que vous le soyez toutes!».

Poursuivant son message, le prélat a rendu hommage aux épouses et mères de familles: «vous faîtes preuve de grande créativité et vous jonglez souvent dans des conditions difficiles et avec peu de moyens financiers pour assurer le minimum nécessaire aux membres de vos familles. Vous méritez respect et considération pour votre générosité», tel qu’on peut le lire dans sa déclaration du dimanche 3 mars.

En outre, Mgr Djitangar a salué l’engagement des veuves chrétiennes, en particulier celles qui ont fait le choix de consacrer le reste de leur vie au service de l’éducation de leurs enfants. Il a également exprimé sa gratitude particulièrement aux femmes catéchistes et responsables de communautés chrétiennes ou de mouvements apostoliques, sans oublier les religieuses qui, «par votre choix de vie consacrée, rappellent que le Royaume de Dieu vers lequel nous nous acheminons dans la foi est déjà à l'œuvre dans notre monde à travers votre témoignage de vie».


Mettre Dieu au cœur de la Semaine nationale de la femme tchadienne

Mgr Djitangar s’est réjoui de la prise de conscience progressive de l’engagement des chrétiens et des chrétiennes dans la société, «dont cette forme de célébration de la SENAFET que vous initiez en est une matérialisation», a-t-il fait savoir. De ce fait, le prélat a remercié l'Union des femmes chrétiennes catholiques du Tchad (UFCCT) qui a pris l'initiative d'organiser cette foire de la Semaine nationale de la femme chrétienne catholique du Tchad.

L’archevêque métropolitain de N’Djamena a voulu que cette activité, qui se situe dans le cadre de la SENAFET, débute et se clôture par une Eucharistie. «C'est mettre Dieu au cœur de cette activité et lui en confier la réussite, pour ensuite l'en remercier», a-t-il expliqué. Ainsi, «cette foire devient... un lieu d'affirmation de votre foi et de votre identité chrétienne, car il ne s'agit pas d'un simple ‘’marché’’ où chacun vient faire des affaires ou se détendre en bonne compagnie», a-t-il poursuivi.

Notons que l’UFCCT a créé ce cadre pour «rendre visibles les initiatives des femmes entrepreneures chrétiennes catholiques de l'archidiocèse de N'Djamena; favoriser les transactions et échanges de biens de consommation courante; permettre d'échanger autour des différents thèmes retenus dans le cadre de la SENAFET et créer un réseau des femmes entrepreneures et de partenaires commerciaux». En conclusion de son message, Mgr Djitangar a invité cette structure à «demeurer dans l'Esprit de cette noble intention et à développer entre vous une solidarité agissante autour de ces objectifs».

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04 mars 2024, 15:05