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Siège du Conseil constitutionnel tchadien Siège du Conseil constitutionnel tchadien  (AFP or licensors)

Tchad: les chrétiens encouragés à s'engager dans la vie politique de leur pays

Alors que s’approchent les élections présidentielles prévues le 06 mai 2024 au Tchad, la commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Ndjaména a organisé un atelier de formation afin de conscientiser les fidèles sur leur responsabilité politique. Pour l’abbé Patrice Mbaïhornom, responsable de cette commission, l'initiative correspond à la responsabilité de la Commission Justice et Paix qui consiste à booster la prise de conscience des fidèles. Il appelle à des élections calmes et paisibles.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Le scrutin du 6 mai est un processus de retour à l’ordre constitutionnel, a indiqué le responsable de la commission Justice et Paix (CJP) de l’archidiocèse de Ndjaména, rappelant que le Tchad vit la période de transition politique depuis avril 2021, après la mort du président Idriss Deby Itno. Ces élections présidentielles ouvriront la voie à d’autres élections, notamment, législatives et communales. Dans ce processus, la responsabilité de la commission Justice et Paix est d'abord «d'encourager les fidèles chrétiens, comme citoyens, à ne pas se montrer indifférents par rapport aux élections en vue, mais à s'y engager résolument avec une ferme conviction». Il a appelé à préparer ces élections dans la paix, dans la sérénité, la tolérance et la réconciliation.

Mission de la commission Justice et Paix

Revenant sur le rôle de la commission Justice et Paix, le prêtre tchadien a fait savoir que la responsabilité de cette commission est «d'appeler tous les acteurs politiques à revenir à des meilleurs sentiments», de les interpeler, afin que «les ambitions politiques personnelles ne priment pas sur l'intérêt commun». Dans ce sens, il a interpellé tous ceux qui sont engagés dans ce processus électoral, «responsables des institutions de la gestion des élections, président des partis politiques ou bien militants», à œuvrer pour la «la paix, l'unité». Car, a-t-il poursuivi, «s'il n'y a pas l'unité, s'il n'y a pas la paix, s'il n'y a pas la réconciliation, en aucun cas on ne peut booster le développement d'un pays». Pour lui, tous les Tchadiens doivent travailler ensemble, dans la recherche du bien commun pour «faire émerger leur pays».

Dans l’exercice de son rôle, a assuré l’abbé Mbaïhornom, la commission Justice et Paix entend mener des démarches auprès des responsables de la gestion des élections afin de faire partie des «observateurs dans certains bureaux de vote», le but étant de participer au maintien du calme et assurer un climat de paix.

Suivre l'abbé Patrice Mbaïhornom, responsable de la commission Justice et Paix de l'archidiocèse de Ndjamena au Tchad.

Former les fidèles sur l’importance d’un engagement politique

L’atelier de formation organisé dans la capitale tchadienne qui a regroupé les responsables paroissiaux de la commission Justice et Paix, les responsables des différents mouvements et services d'adultes, avait pour but de réitérer l’appel des évêques de la Conférence épiscopale du Tchad, demandant aux fidèles à s’intéresser à la vie politique de leur pays, tout en gardant leur identité chrétienne. Car, a-t-il rappelé, «ils sont d'abord nés citoyens avant de devenir chrétiens». Ainsi, le responsable de la CJP a insisté sur l’importance d’une prise de conscience par le peuple de Dieu, «qu'on a aussi besoin de leur contribution, de leur pierre pour l'édification du Tchad». Par ailleurs, les responsables présents à cet atelier sont appelés à «relayer l’information à la base pour qu'une prise de conscience positive soit observée et que ce soit de mise pour un engagement commun, positif; pour un changement pour un Tchad prospère et uni».

En outre, il a invité tous les fidèles laïcs à «garder toujours la sérénité, et à prier pour que les élections qui arrivent se passent dans la paix», car «nous avons besoin de la paix». Aux acteurs politiques, le prêtre a appelé à la retenue, «à se reconnaître d'abord comme enfants d'un même pays, que tout se passe dans l'acceptation de l'autre, et que ces grands évènements ne soient pas l'occasion de nous diviser davantage, mais de nous unir pour aller de l'avant».


Dix candidatures retenues pour les élections présidentielles du 6 mai 2024

Rappelons que le Conseil Constitutionnel du Tchad a lors d’une conférence de presse tenue dimanche 24 mars, publié la liste des candidats retenus pour participer à l’élection prévue le 6 mai 2024. Les Tchadiens sont appelés à voter l’un des dix candidats parmi lesquels le Président de transition et son Premier ministre. Le Conseil Constitutionnel a invalidé dix autres candidatures, évoquant la non-conformité et l’irrecevabilité des dossiers en raison notamment d'irrégularités dans les pièces administratives requises. Selon le chronogramme présenté par l'Agence nationale de gestion des élections (ANGE), la campagne électorale débutera le 14 avril 2024.

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25 mars 2024, 14:57