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Le logo de l’organisation caritative Stella Maris Le logo de l’organisation caritative Stella Maris  

Au Royaume-Uni, une campagne contre l'esclavage moderne en milieu maritime

L'ONG catholique Stella Maris lance une nouvelle initiative visant à éradiquer les formes d’exploitation humaines qui touchent les ports et l'industrie de la pêche. Les communautés vivant à proximité des zones portuaires sont invitées à collaborer à la lutte contre la traite.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

En octobre 1920, l'Apostolat de la mer était créé à Glasgow en Écosse. La Grande-Bretagne possède alors l'une des plus importantes marines marchandes au monde, faisant naviguer des milliers de marins sur toutes les mers de la planète. L'Apostolat de la mer gérait à l'époque des auberges dans la plupart des ports où les marins en escale pouvaient séjourner, mobilisant les paroisses voisines pour y assurer accueil et hébergement. Reconnu par le Saint-Siège en 1922, l'association prendra le nom de Stella Maris en 2020. Elle reste plus que jamais engagée dans la sauvegarde du patrimoine de la vie des marins et de leur dignité humaine.

Une dignité encore trop souvent bafouée. Aussi, Stella Maris a décidé de lancer une campagne de sensibilisation contre le trafic humain dans l'industrie de la pêche. Forte de la présence de ses aumôniers et de ses bénévoles auprès des navires et de leur personnel, l’organisation caritative catholique estime pouvoir être en pointe pour lutter contre les abus des droits humains dans les ports. Une première réunion d'un groupe de pilotage contre l'esclavage s'est tenue le 24 janvier dernier regroupant 23 personnes: opérateurs maritimes, autorités portuaires, clubs nautiques mais aussi douanes et forces de police, responsables chargés de la lutte contre la criminalité.

Une meilleure prévention de l'esclavage

«Dans le secteur maritime, lorsque nous parlons d'esclavage moderne, nous faisons généralement référence au travail forcé, où les gens sont contraints ou menacés de travailler contre leur volonté, généralement sous la menace d'une punition» explique un responsable de Stella Maris au journal catholique en ligne Crux. Les travailleurs de la mer, marins, pêcheurs ou autres, vivent parfois de longs mois loin de leur foyer et la barrière de la langue les rends également plus vulnérables.

L'an dernier, Stella Maris s'est associée à un cabinet de conseil en stratégie pour créer des ateliers d'identification et de sensibilisation à l'esclavage moderne, animés par un groupe d'experts. Avec l'appui financier du ministère britannique des transports, ces groupes de travail ont permis de dégager des axes d’activité pour lancer la campagne parmi lesquels le manque de connaissance des formes d'esclavage, ou la difficulté d'identifier les victimes. Stella Maris s'est également associée à Waitrose, l'une des principales chaînes de supermarchés britanniques, afin de produire et promouvoir des vidéos de formation pour les pêcheurs venant au Royaume-Uni, leur expliquant leurs droits en matière de travail et donnant des conseils pratiques. 

«Les communautés vivant à proximité des ports peuvent aider en étant conscientes du problème, en gardant leurs oreilles et leurs yeux ouverts, et si elles voient quelque chose qui leur semble suspect, elles doivent appeler la police ou le service d'assistance téléphonique sur l'esclavage moderne» explique aussi un responsable de Stella Maris. En recevant les membres de Stella Maris en 2022 lors de leur congrès national, le Pape François avait rappelé combien leur apostolat des mers est un engagement précieux dans la dignité de tous ceux qui y travaillent. 

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06 février 2024, 16:09