Recherche

Quelques participants à la session inaugurale du webinaire semestriel. «foi numérique africaine, formation de la foi des influenceurs», le 9 février 2024. Quelques participants à la session inaugurale du webinaire semestriel. «foi numérique africaine, formation de la foi des influenceurs», le 9 février 2024. 

100 jeunes Africains formés pour être des influenceurs de la foi

«Doter les jeunes africains des outils et des connaissances nécessaires pour utiliser efficacement les plateformes numériques afin de répandre la foi et la parole de Dieu», c’est l’objectif d’une formation en ligne de six mois qui réunit plus de 100 jeunes de 52 pays africains. Sept modules sont organisés par le Réseau panafricain de théologie et de pastorale catholique, en partenariat avec plusieurs institutions, dont le dicastère pour la Communication.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

L’Afrique est un contient en pleine transformation, notamment en raison de la croissance exponentielle de sa population et de la forte augmentation du nombre de catholiques, dont la majorité sont des jeunes. Afin de devenir des acteurs de cette transformation de leur société, ces jeunes ont besoin d’une formation solide, embrassant tous les domaines. En ce qui concerne la foi, les jeunes peuvent être des «missionnaires-influenceurs» sur les plateformes numériques selon le père Stan Chu Ilo, initiateur d'un parcours de formation en ligne de 6 mois à destination des africains. Ce premier semestre de formation, allant février à août 2024, réunit 102 candidats, qui suivront des enseignements de plusieurs instructeurs répartis en sept modules. La formation, intitulée «Foi numérique africaine, formation de la foi des influenceurs», sera sanctionnée par un certificat. 

Jeter les bases d’un apprentissage réussi

Au cours de la session inaugurale qui a eu lieu vendredi 9 février 2024, la modératrice, sœur Josephine Bether Bakhita, a souligné que le webinaire avait pour but de jeter les bases d'une expérience d'apprentissage réussie. «Nous sommes ici pour donner aux jeunes les moyens d'agir, pour exploiter la puissance de la technologie numérique afin de diffuser le message de la foi, de l'espérance et de l'amour. Ensemble, nous pouvons changer la vie d'innombrables personnes dans le monde», a expliqué la religieuse kenyane, avant de donner la parole à deux jeunes modérateurs: Likibi de Bergerac, du Congo-Brazzaville et Milliam Kayange, du Malawi. Les candidats connectés ont fait la rencontre des instructeurs et les organisateurs ont présenté le programme du semestre. Les sept modules portent sur les théories et l'application de la palabre africaine et des processus synodaux, les méthodes et les compétences pour l'influence numérique, les principes et les pratiques de la doctrine sociale catholique, le leadership transformationnel au service des autres, la maturité spirituelle pour le développement professionnel et personnel, la formation de disciples, l'Église en tant que famille de Dieu, et la mise en œuvre pratique du projet d'influence numérique de la foi. 


Trouver des nouvelles façons de communiquer la foi

Plusieurs instructeurs sont intervenus au cours de cette journée d’inauguration. Le mot de bienvenu a été prononcé par Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication, qui a exprimé sa joie de rencontrer les jeunes et les instructeurs. «Nous espérons qu'à travers ce voyage commun, vous pourrez découvrir les racines de votre identité vocationnelle, spirituelle et professionnelle… et nous espérons que vous pourrez, avec vos compétences et vos talents, trouver de nouvelles façons de communiquer le don de la foi que vous avez reçu». Notre rêve, a-t-il dit aux jeunes, «est de trouver, avec vous qui êtes des nés à l’ère du numérique et êtes actifs dans ces communautés», des moyens nouveaux et créatifs de transformer ce que l'on appelle le «continent numérique». L’idée, selon Paolo Ruffini, n’est pas de coloniser un nouveau continent, mais de lancer des nouveaux processus en témoignant, guidés par l’Esprit Saint, d'une autre façon de vivre et en concevant une nouvelle façon de communiquer, cherchant à unir et non à diviser.

Être pleinement présents sur le net

Évoquant les papes Paul VI et François, Paolo Ruffini a souligné que l'Église avait déjà entamé cette réflexion sur la manière d'annoncer l'Évangile au monde contemporain. L’Église, a-t-il fait remarqué, était déjà un «net – un network», avant l’avènement de l’«inter-net». Le défi aujourd’hui, a-t-il déclaré, «consiste à être pleinement présent» là où les gens vivent et à tisser des véritables relations. Le monde numérique fait partie de ce contexte où on vit et se rencontre. Communiquer la foi, a-t-il souligné, n'est jamais simplement transmettre une information. C'est un acte d'amitié qui fait passé du «je» au «nous», lien par lequel nous expérimentons et approfondissons notre appartenance au réseau de l'Église. Les liens de communion tissés forment une famille et nous sommes invités à passer «des communautés des réseaux sociaux à la communauté humaine».

Affiche du lancement du semestre de formation en  ligne pour les jeunes africains influenceurs de la foi
Affiche du lancement du semestre de formation en ligne pour les jeunes africains influenceurs de la foi

Se laisser d’abord influencer par Jésus et son Evangile

Dans cette perspective, a-t-il dit aux jeunes, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. «Au cours des six prochains mois, vous aurez de nombreuses occasions d'apprentissage mutuel et vous bénéficierez également des conseils d'experts qui ont acquis une expérience et une expertise particulières dans les différents domaines de la doctrine sociale de l'Église et de la communication numérique». Commentant ensuite le thème du programme «Digital Faith Influencers», Paolo Ruffini a fait observer que chacun de nous est influencé et peut influencer. «Tout influenceur qui veut être un communicateur de foi doit d'abord être influencé par Jésus et son Évangile», souligne-t-il, afin d’être authentique et de se distinguer de ceux qui entraînent dans le mal. À la question de savoir «qui sont les missionnaires numériques?», le préfet du dicastère pour la Communication a cité Evangelii Gaudium et a répondu que tout baptisé est appelé à être ce disciple-missionnaire. Le but est d'apporter notre contribution en essayant de transformer l'environnement numérique en un espace plus sain et plus humain.

Comprendre la culture actuelle, afin d’être des bons missionnaires sur les réseaux sociaux

Intervenant à son tour, le secrétaire du dicastère pour la Communication, Mgr Lucio Ruiz, a souligné que «ce cours représente bien plus qu'un simple programme de formation; c'est une opportunité de former ceux qui sont appelés à parler à la culture d'aujourd'hui de la tendresse de Dieu». Il ne s’agit pas simplement de savoir utiliser l’instrument, les réseaux sociaux, mais de comprendre profondément la culture dans laquelle nous sommes immergés. «Les instruments sont utilisés, mais la culture est vécue; les instruments sont pour soi, mais la culture est partagée; les instruments sont pour les spécialistes, mais la culture nous englobe tous», a-t-il déclaré.


En tant que missionnaires, nous sommes appelés à connaître Jésus et à apporter sa parole à travers les médias numériques, «en soulevant des questions, en suscitant la réflexion et en semant des graines d'espérance dans un monde assoiffé de vérité et de sens».

Mgr Ruiz a encouragé les jeunes à avoir le courage et la créativité d’offrir leur temps, leur intelligence et leur amour pour être pour ceux qui cherchent un sens à leur existence et leur offrir un espace de rencontre avec Jésus. Dans nos interactions sur les réseaux, dans nos messages et nos posts, nous pouvons porter la même invitation: «Venez et voyez», a-t-il suggéré. Il a souhaité que ce programme soit un chemin de croissance personnelle pour les jeunes et de croissance pastorale pour nos communautés.

Un influenceur est celui qui est capable de toucher les cœurs, comme Jésus

Emilce Cuda, co-secrétaire de la Commission pontificale pour l'Amérique latine du Vatican, est aussi intervenue, en rappelant ce que le Pape a dit aux jeunes africains le 1er novembre 2022, au cours de la rencontre virtuelle «Building Bridges» («Construire des Ponts»), de ne pas écouter les doctrines provenant d’autres contextes mais de construire sa propre opinion, à partir du message de l’Évangile, et de le traduire dans son contexte social. Le professeur Peter Jones, de l’Université Loyola aux États-Unis, l’un des ceux qui ont mis sur pied l’initiative virtuelle «Building Bridges», a indiqué qu’en qualité d’instructeur au cours de ce programme, il se donne le devoir d’aider les jeunes à renforcer leur voix, pour que, par eux-mêmes, ils soient capables d’influencer positivement les autres jeunes, à partir de l’esprit africain. Mgr Gerarld Musa, évêque de Kansina au Nigeria, a encouragé les jeunes à profiter de cette formation pour «voir, discerner et agir», afin de savoir contextualiser l’Évangile sur les réseaux sociaux. Dans son intervention, le père Stan Chu Ilo a souligné qu’être influenceur signifie ici être capable de toucher le cœur des autres, comme le fit le Christ. Il a invité les jeunes à participer aux instructions et aux discussions en ligne. Il les a aussi appelés à se préparer pour un voyage qui sera organisé en Ouganda.


Le parcours de formation sur la «Foi numérique africaine, formation de la foi des influenceurs» s’inspire des rencontres virtuelles que le Pape a eu avec des jeunes de plusieurs continents, dans le cadre de l’initiative «Building Bridges». Il est organisé par le Réseau panafricain de théologie et de pastorale catholique (PACTPAN), en collaboration avec le dicastère pour la Communication, le dicastère pour le Service du développement humain intégral, Sacred Heart University (Ouganda), Veritas University (Nigeria), Catholic University of Zambia et l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ) – Côte d’Ivoire.

Les jeunes seront instruits par plusieurs experts, dont Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la Communication; Mgr Lucio Ruiz, secrétaire du même Dicastère, le père Stan Chu Ilo, professeur de théologie à l’université DePaul, aux Etats-Unis d’Amérique; Sr José Ngalula, théologienne congolaise, membre de la Commission théologique internationale, Emilce Cuda, co-secrétaire de la Commission pontificale pour l'Amérique latine du Vatican, Nora Nonterah, professeur à l’Université Kwame Nkrumah (Ghana), Peter Jones, professeur de la Loyola University, de Chicago (USA), Sœur Leonida Katunge, directrice de PACTPAN et coordinatrice du programme; ainsi que plusieurs professeurs et spécialistes de différents domaines.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

10 février 2024, 14:09