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Mgr Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe,  un des signataires du communiqué des évêques des Antilles françaises et de Guyane Mgr Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe, un des signataires du communiqué des évêques des Antilles françaises et de Guyane 

Fiducia supplicans: les évêques des Antilles françaises et de Guyane réagissent

Un mois après la publication de la déclaration Fiducia supplicans, les évêques et les vicaires généraux des Antilles et de la Guyane donnent leur orientation pastorale à propos de la bénédiction de couples irréguliers. Reprenant la formule rituelle, «Bénissez-moi mon Père parce que j’ai péché», ils encouragent les prêtres de leurs diocèses à bénir toute personne demandant une bénédiction spontanée, tout en s’abstenant de bénir les couples en situation irrégulière ou de même sexe.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Les évêques de Guyane, Martinique et Guadeloupe, après d'autres conférences épiscopales, ont à leur tour donné leurs instructions pastorales concernant l'application de Fiducia supplicans. Dans une communication aux médias, ils expliquent leur choix de ne pas donner de bénédiction aux couples en situation irrégulière ou de même sexe.

Une bénédiction seulement individuelle

Publiée le 18 décembre 2023, la déclaration Fiducia supplicans signée par le dicastère pour la Doctrine de la Foi lançait un pavé dans la marre, en encourageant les pasteurs à bénir de manière spontanée et hors de tout cadre liturgique les couples divorcés-remariés et les couples homosexuels. Les réactions se sont multipliées partout dans le monde, si bien que le dicastère a dû préciser la portée de la déclaration dans un long communiqué de presse.

Dans un communiqué du 21 janvier, les évêques des Antilles et de Guyane déclarent que les ministres de l’Église peuvent bénir «toute personne qui demande individuellement une bénédiction spontanée», une position défendue depuis longtemps par l’Église. Mais, les évêques de ces territoires d’outre-mer estiment que leurs prêtres «ne peuvent conférer de bénédiction à des couples en situation irrégulière ou de même sexe». Ultime précision, «les pasteurs et les fidèles de l’Église s’interdisent de rejeter, de juger ou de discriminer des personnes pour quelque raison que ce soit».

Une adaptation au contexte local 

Ce communiqué intervient après celui de la Conférence des évêques de France, qui encourageait les «prières de bénédiction, données sous une forme spontanée» aux couples en situation irrégulière. Toutefois, il ne s’agit pas d’une désolidarisation des évêques des Antilles et de Guyane de la position commune des évêques français selon Thierry Fundere, responsable de la communication du diocèse de Guadeloupe. «Il s’agit d’une adaptation du texte au contexte local, qui est différent du contexte hexagonal» souligne-t-il.

Le communiqué relève en effet les «nombreuses questions du grand public, des fidèles et des pasteurs de notre Église». S’appuyant sur la demande de bénédiction lors du sacrement de réconciliation, les évêques estiment que la «bénédiction est un outil dont dispose l’Église pour aider l’Homme à se détourner du mal et à progresser toujours vers le Christ, qui est le Chemin, la Vérité, et la Vie». Ils concluent leur communiqué en demandant à leurs fidèles d’arrêter de «malparler» mais plutôt de revenir à l’origine de la bénédiction, c’est-à-dire de «dire du bien».  

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22 janvier 2024, 12:13