Au forum mondial de Davos, la voix de l'Église est recherchée

Mario Galgano (à Davos) et Olivier Bonnel

Les projecteurs de l’actualité sont une nouvelle fois braqués sur la station suisse de Davos où s'est ouvert le 15 janvier, le 54 ème forum économique mondial (WEF). Jusqu'au 19 janvier, hauts responsables de la finance mondiale, mais aussi chefs d'États ou de gouvernement et grands patrons, doivent se succéder à la tribune. Parmi les personnalités attendues cette année, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a lancé un nouvel appel à ses alliés dans sa guerre contre la Russie. 

Cette année, outre les grands dossiers géopolitiques, l'un des thèmes majeurs est celui des défis que pose l'intelligence artificielle. Une question qui, comme l'urgence écologique intéresse en premier lieu l'Église catholique et le Pape François. Le Saint-Père a d'ailleurs mis la question de l'IA au coeur de son dernier message pour la journée mondiale de la paix. 

La présence du Pape souhaitée

L'un des thèmes du forum mondial de cette année est "rétablir la confiance" dans un monde fracturé. Un thème où la voix des Églises, et de l'Église catholique en particulier a toute sa place. Pour le père Dekan Susak, curé de la paroisse catholique de Davos, le forum montre l'importance de la discussion commune, du dialogue et de l'écoute mutuelle. C'est pourquoi il est évident, selon lui, que l'Eglise catholique participe et soit présente dans ce processus de dialogue. «Il est intéressant de noter que la direction du WEF souhaitait que le Pape François vienne en personne célébrer le 50e anniversaire du forum», confie le prêtre. 

Cette année, un message du Saint-Père sera lu devant les participants par le cardinal Peter Turkson, ancien préfet du dicastère pour développement humain intégral et familier de la réunion en Suisse. Le père Susak confirme que l'Église «est un acteur mondial à tous points de vue» dont la voix est recherchée. «Cette dimension internationale est déjà prise en compte et a une certaine pertinence pour les gens d'ici», précise t-il. En 2020, la question écologique s'était invitée à Davos grâce à la voix des responsables religieux comme le patriarche de Constantinople Bartholomée qui avait fait le déplacement. Depuis plusieurs années, les débats et tables rondes font aussi participer des acteurs de l'Église, dignitaires ou ONG. 

L'engagement de la paroisse de Davos

Dans la station suisse, la paroisse catholique accompagne depuis 30 ans les travaux du WEF, en assurant notamment des temps de prière et des services religieux, également sous forme œcuménique. Cette démarche a depuis été étendue à l'Eglise réformée, et aux autres Églises de Davos. «C'est la contribution concrète que la communauté catholique peut apporter à un ordre mondial juste, dans lequel les pauvres ne s'appauvrissent pas et les riches ne s'enrichissent pas», selon le père Susak.