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Des prêtres catholiques et pasteurs méthodistes de Cotonou au Bénin. Des prêtres catholiques et pasteurs méthodistes de Cotonou au Bénin. 

Bénin : l’œcuménisme, une réalité entre catholiques et protestants, à Cotonou

Dans l’archidiocèse de Cotonou au Bénin, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens est depuis plusieurs années l’occasion pour les jeunes catholiques et protestants méthodistes de vivre ensemble des moments de prière de partage, d’échanges et de fraternité. À travers «les journées œcuméniques», ils expérimentent plusieurs grâces, dont pour certains, le sacrement de mariage.

Françoise Niamien - Cité du Vatican

«Tu aimeras ton Seigneur Dieu… et ton prochain comme toi-même». Tel est le thème autour duquel les chrétiens du monde entier sont invités à réfléchir dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier.

Dans l’archidiocèse de Cotonou, à l’occasion de cette semaine de prière, les jeunes catholiques et protestants méthodistes se rassemblent lors des «journées œcuméniques» pour mener plusieurs activités spirituelles. «Ces journées œcuméniques permettent aux jeunes des deux Églises de vivre des moments de fraternité et de partage autour de la Parole de Dieu notre héritage commun», souligne le père le Justin Bocovo, le responsable diocésain de l’œcuménisme à Cotonou. Le choix porté sur la jeunesse à travers cette activité se justifie par le fait que «la jeunesse est l’avenir de l’Église», précise le prêtre, qui assure que «l’œcuménisme entre jeunes catholique et protestants méthodistes est une réalité à Cotonou».

Vécues de manière alternée, le père Bocovo espère que ces journées œcuméniques soient vécues comme «une forte expérience spirituelle qui permettra à nos jeunes catholiques et méthodistes de grandir dans la fraternité, la compréhension, la connaissance mutuelle et la tolérance».

Pour la création des liens

Au menu de cette rencontre des jeunes, «outre le partage de la Parole de Dieu, nous avons une de nos initiatives, appelée la chaine qui consiste en un échange d’adresse entre jeunes catholiques et protestants, à partir d’un tirage au sort», confie Carlos Houenou, le responsable des jeunes de l’Église protestante méthodiste de Cotonou. «Ainsi, chaque jeune retournera chez lui, en ayant à sa possession, le nom et l’adresse d’un (e) autre jeune de l’autre église, en vue de créer des liens d’amitié et de fraternité entre eux, entretenir et à faire grandir leur foi commune basée sur la mort et la résurrection du Christ», ajoute-t-il. Le jeune méthodiste estime que les journées œcuméniques entre ces deux Églises, ont apporté beaucoup et continuent de porter de bons fruits dans le sens de l’unité. «Nous réjouissons également du fait beaucoup d’unions entre catholiques et protestants méthodistes soient nées de ces journées», a-t-il encore indiqué.

Au nombre des unions matrimoniales nées de ces rencontres œcuméniques, figure le couple de Prospère (1). Marié depuis 15 ans et père de trois enfants, c’est au cours d’une de ces journées œcuméniques que ce protestant méthodiste a rencontré, une catholique qui est aujourd’hui son épouse. «Nous avons surmonté dans la prière toutes les difficultés qui se dressaient sur notre chemin», témoigne-t-il. Dans ce couple, pas question pour l’un ou l’autre de changer d’Église. «Pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu; nous parviendrons à le comprendre et à le vivre en escamotant les barrières qui nous séparent, de la sorte, nous verrons qu’il est beau d’être ensemble en étant des enfants d’un même père», soutient-il.

Une unité possible

Le pasteur Iranchè Germain Idjiwa, membre de l’Église protestante méthodiste du Bénin estime pour sa part que l’unité entre les chrétiens reste possible si les uns et les autres s’acceptent et travaillent dans ce sens. «Il suffit que tous ceux qui se réclament du Christ comprennent l’utilité de se mettent ensemble, et nous verrons que cette unité est possible malgré les difficultés sur le terrain», assure le pasteur qui souhaite que tous les prêtres, les pasteurs, et leurs fidèles arrivent à constituer une force autour du Christ pour l’annonce de sa Parole.

Pour y arriver, Yannik Noulèkoun, ancien responsable de la jeunesse catholique de Cotonou, suggère de «continuer à travailler ensemble, à notre unité, en allant au-delà des discours théoriques, mais en posant des actes concrets qui invitent à un véritable engagement». Ces journées œcuméniques lui ont permis de faire tomber les barrières qu’ils s’étaient lui-même construit face aux autres chrétiens. «Je ne vois plus mes frères méthodistes comme des gens isolés d'une autre religion, mais tous comme des frères et membres d'un même corps, le Christ», confie-t-il.

Cependant, ce fidèle catholique estime qu’il faudrait étendre l’unité des chrétiens tant recherchée aux jeunes des autres confessions chrétiennes de Cotonou. Chaque jour doit être une occasion «d’afficher une volonté d’unité autour du Christ».

(1) Le prénom a été changé

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25 janvier 2024, 11:01