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SUDAN-CONFLICT

Une bombe frappe la maison des sœurs salésiennes au Soudan

Alors que la guerre au Soudan entre dans son septième mois, une bombe a frappé la maison de la mission de Dar Mariam tenue par des religieuses salésiennes vendredi 3 novembre 2023. Si l’explosion n’a causé aucun mort, elle a cependant fait des nombreux blessés et entraîné de nombreux dégâts, selon le témoignage d’un prêtre repris dans un communiqué de l’Aide à l’Eglise en Détresse.

Vatican News

Il était 6h50 du matin, vendredi 3 novembre, lorsqu’une bombe a échoué sur la maison de la mission de Dar Mariam, causant une double explosion. Selon ceux qui étaient présents, c’est un miracle que personne n’ait été tué, bien que certains résidents aient été légèrement blessés. Cette maison abrite cinq religieuses, toutes âgées de plus de 65 ans, 20 femmes, 45 enfants, un prêtre, un enseignant et un groupe d’hommes, dont certains sont âgés et malades.

Un miracle!

Dans un message envoyé à la Fondation Aid to the Church in Need (ACN) – Aide à l’Eglise en Détresse (AED), le Père Jacob Thelekkadan, prêtre résident, a déclaré que la bombe avait touché le premier étage du bâtiment de la maison de la mission Dar Mariam, dans un quartier de Khartoum, la capitale du Soudan déchiré par la guerre, à un moment où les enfants et leurs mères étaient rassemblés au rez-de-chaussée, juste en-dessous.

«Nous ne pouvons pas imaginer le mal que ces explosions auraient causé si la bombe avait atterri au rez-de-chaussée!», a déclaré le prêtre. Une jeune mère et ses deux enfants, âgés de 7 et 4 ans, ont toutefois été blessés à la tête.


Sous la protection providentielle de Dieu

Outre les dommages causés à l’édifice, un tableau de Notre-Dame a été détruit par l’explosion. Le Père Thelekkadan y a vu un signe de la protection de la Vierge Marie. «Nous sommes certains que Notre Sainte Mère a voulu se sacrifier pour nous tous. En effet, le beau portrait de Notre Sainte Mère s’est brisé en morceaux. Je tiens à réaffirmer la prévoyance continue de Dieu sur tous les habitants de Dar Mariam! La protection maternelle de Notre Sainte Mère règne à Dar Mariam!», a-t-il affirmé.

D’autres dégâts

Le premier étage, qui a subi des dommages plus graves, abrite une partie des chambres. Le père Thelekkadan a expliqué à la Fondation AED que la bombe s’était séparée en plusieurs morceaux lorsqu’elle a frappé le bâtiment, ce qui a provoqué deux explosions dans différentes parties du premier étage.

«Le premier morceau de la bombe a fait voler en éclats la chambre du professeur, le blessant aux deux jambes, mais pas très gravement. Le deuxième morceau de la bombe a fait exploser les deux chambres des sœurs, et les portes de leurs chambres se sont envolées et sont retombées à un mètre de là. Deux des sœurs salésiennes étaient dans une chambre, et la porte de la chambre ainsi que celle des toilettes leur sont tombées dessus. L’une d’elles a été blessée dans le dos, mais sans gravité. Les portes l’ont probablement sauvée des lourds éclats d’obus de la bombe», a-t-il expliqué.

«La bombe a ensuite déchiré le mur de briques des toilettes, faisant un grand trou, puis le mur de briques de la chambre de deux autres sœurs qui se trouvaient déjà dans la chapelle du rez-de-chaussée. La porte de leur chambre, elle aussi, a éclaté et est tombée sur le sol», a raconté le Père Thelekkadan. Tous les blessés ont été transportés à l’hôpital, mais ils en sont déjà sortis et se portent bien, a-t-il précisé.


La guerre entre dans son septième mois

Bien que largement oubliée par le monde extérieur, la guerre civile au Soudan continue de faire rage depuis le 15 avril 2023, alors que les affrontements continuent entre l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Des pourparlers de paix sont en cours. Ce conflit, qui existe déjà depuis près de sept mois, à quelques jours près, a fait plus de 9.000 morts selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée. Les estimations de l’ONU établissent à 12 000, le nombre des blessés.

Certaines églises ont été détruites par les combats, mais d’autres ont ouvert leurs portes pour fournir un abri et un refuge. Bien que la plupart des missionnaires aient dû être évacués, les sœurs salésiennes sont déterminées à rester avec les personnes qu’elles servent. Le Père Jacob Thelekkadan était responsable du Centre de formation professionnelle Saint-Joseph à Khartoum, qui a dû fermer parce qu’il se trouvait dans une zone de violents combats. Il a cependant décidé de rester au Soudan pour soutenir les sœurs salésiennes. «Continuez de prier pour que cette guerre insensée et tragique prenne fin et que Dieu accorde au Soudan le don d’une paix durable!», exhorte le prêtre, dans son message à tous les bienfaiteurs de la Fondation AED.

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08 novembre 2023, 14:40