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Conséquences des frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza. Conséquences des frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza. 

Caritas Jérusalem contrainte de suspendre ses activités à Gaza

Une course contre la montre est engagée dans la bande de Gaza. Les produits de première nécessité et des médicaments sont nécessaires le plus rapidement possible. «Le risque est celui d'une catastrophe totale», affirme le responsable de la Caritas italienne pour le Moyen-Orient, Fabrizio Cavalletti.

Eugenio Bonanata - Cité du Vatican

Il est nécessaire d'augmenter l'arrivée d'aide et de suspendre les hostilités pour permettre la réorganisation de l'assistance humanitaire. C'est l’appel lancé par le responsable de la Caritas italienne pour le Moyen-Orient, Fabrizio Cavalletti, encore ébranlé par la mort d'une des employées de Caritas Jérusalem lors du récent raid sur l'église grecque orthodoxe de Gaza. «Une action immédiate est nécessaire», a-t-il déclaré à télévision catholique italienne Telepace, craignant «le risque d’une totale catastrophe».

Situation grave, risque d'épidémie

À Gaza, sous blocus depuis le 9 octobre, il n’y a pas de carburant, pas d'eau potable en raison de la défaillance des usines de dessalement de l'eau de mer, et un manque de médicaments et de produits de première nécessité. «La situation sanitaire est très grave», affirme Fabrizio Cavalletti. «Le risque d'épidémie est très élevé, notamment parce que de nombreux corps se trouvent encore sous les décombres des bâtiments bombardés. Aujourd'hui, l'urgence concerne également les centres d'accueil pour les personnes déplacées, qui se sont effondrés», fait-il savoir.

Besoin de nourriture et de médicaments

«Les habitants de Gaza meurent déjà», fait remarquer douloureusement le représentant de la Caritas italienne. Ce sont les groupes les plus vulnérables qui paient le plus lourd tribut: les malades, les personnes âgées, les handicapés. Beaucoup ont besoin de médicaments qui ne sont pas disponibles. Caritas Jérusalem, active à Gaza avec des opérateurs locaux, a définitivement suspendu ses activités, qui se concentraient principalement autour d'un centre de santé et de quelques cliniques mobiles. «La distribution de kits contenant des produits de première nécessité et des médicaments a également cessé», a-t-il expliqué, à propos des dernières initiatives. Aujourd'hui, il n'y a presque plus rien dans la bande de Gaza. Il n'y a pratiquement pas de marchandises à acheter, rendant caduc le canal de transfert bancaire que Caritas Jérusalem utilisait jusqu'à présent.


Le plan d'intervention est déjà prêt

Le responsable pour le Moyen-Orient rappelle qu'il est essentiel d'accroître l'afflux de marchandises dès que possible. L'ouverture intermittente du point de passage de Rafah ne suffit pas. «Avant le début de la guerre, souligne-t-il, une centaine de camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza. Aujourd'hui, ils n'en laissent passer qu'une quinzaine à chaque fois». Les opérateurs locaux impuissants, assistent à ce drame. «Ils nous demandent de l'aide pour obtenir une trêve ou une suspension des attaques», rapporte-t-il. Cela permettrait de réorganiser les choses. En effet, le plan d'intervention humanitaire est prêt à être activé dès que les conditions de sécurité s'amélioreront. Mais c'est une lutte contre la montre.

Prier pour que la guerre s'arrête

Face à cette situation, «la seule chose, c'est de prier pour que ceux qui ont la capacité d'arrêter cette guerre l'arrêtent». L'invitation est de puiser dans cette force douce, à la suite des invocations inlassables du Pape François qui, dès le premier instant, a demandé à tous de s'opposer ainsi à la tentation du terrorisme, de la haine et de la vengeance. «Il s'agit d'une guerre contre les civils», poursuit Fabrizio Cavalletti.  «Je pense que François nous donne un exemple de l'importance qu'il y a à ne pas mettre d'étiquettes sur les victimes. Il nous dit que nous devons donner la priorité à la vie de ces personnes. Tout le reste passe au second plan, même la politique, et nous devons arrêter». Le responsable du Moyen-Orient de la Caritas italienne, espère qu’il y aura également une prise de conscience au niveau de l'éducation et de la société civile. «Le seul espoir, conclut-il, est que les populations prennent vraiment leur avenir en main en délégitimant les dirigeants qui exercent le pouvoir par la violence».

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27 octobre 2023, 10:55