Recherche

Un homme lit la presse au lendemain du second tour de l'élection présidentielle, le 16 octobre 2023. Un homme lit la presse au lendemain du second tour de l'élection présidentielle, le 16 octobre 2023.  (LUISA GONZALEZ)

Équateur: Les évêques appellent à construire le bien commun

«Il n’y a ni gagnants ni perdants quand ce qui compte c’est la patrie.» C'est ce qu'écrivent les évêques équatoriens dans un communiqué publié après les résultats du second tour de l'élection présidentielle du 15 octobre dernier. L'épiscopat demande aux élus de regarder «au-delà de leurs intérêts personnels et partisans» et invite ceux qui n’ont pas été élus à se distancer de tout discours favorisant la division et la violence.

Vatican News

L'homme d'affaires et fils de milliardaire Daniel Noboa, 35 ans, a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle en Équateur, en remportant le second tour du scrutin face à Luisa González, candidate héritière de l'ex-président Rafael Correa (2007-2017). Sur 90,23% des suffrages dépouillés, Daniel Noboa a obtenu 52,29% des voix contre 47,71% pour sa rivale. Un avantage que la présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint, a déclaré irréversible. Le candidat de l'Alliance Action Nationale Démocratique (ADN) a obtenu 4.855.586 voix contre 4.429.850 voix pour la candidate de la Révolution Citoyenne.

Défendre la démocratie

Défendre la personne avant tout système

«Il n'y a ni gagnants ni perdants quand ce qui compte c'est la patrie, exprimée dans la douleur et la souffrance de nos peuples autochtones, de nos enfants et de nos jeunes, de nos personnes âgées et handicapées, de ceux qui ont quitté l'Équateur pour chercher un avenir meilleur dans d'autres pays, et de ceux qui luttent chaque jour pour apporter du pain à leurs tables avec sacrifices », écrivent les évêques. «Il n’y a ni gagnants ni perdants quand ce qui compte c’est la personne et sa dignité et l’engagement à la défendre dans chaque décision et action au-dessus du capital de l’État ou de toute structure ou système.»

En outre, les évêques demandent aux élus de regarder «au-delà de leurs intérêts personnels et partisans», d'«affronter avec audace les grands problèmes» que rencontrent les Équatoriens, comme «la pauvreté structurelle, l'insécurité insupportable, le chômage croissant, le manque urgent de ressources». Ils évoquent également l'accès à la santé et à l’éducation, mais aussi la lutte contre le «trafic de drogue, contre les tueurs à gages, la corruption publique généralisée, le mensonge comme stratégie politique», entre autres. Les évêques ajoutent: «De même, nous invitons ceux qui n'ont pas été élus à se distancer de tout discours qui favorise la division et la violence et à unir leurs efforts pour parvenir à une gouvernance qui trouve des solutions adéquates, dans les différents domaines de l'effort national dans les domaines social, politique, économique, religieux et culturel car, la polarisation des positions idéologiques est un renoncement à la possibilité de marcher ensemble et de réaliser quelque chose de vraiment nouveau.»

Refuser toute polarisation

Les évêques équatoriens lancent leur appel à la société civile et à ses organisations et institutions, pour non seulement devoir se contenter du droit et devoir d'élire les autorités, mais aussi pour pouvoir contribuer à trouver des solutions proactives, en exigeant que les autorités ne trahissent ce peuple qui leur a confié son destin. L’épiscopat équatorien rappelle qu’en tant que citoyens, les élus sont «appelés à regarder le présent et l’avenir avec espoir et confiance, de manière à reconnaître, valoriser et développer les capacités dont ils disposent et les mettre au service de grandes causes de la société, en particulier celles de la jeunesse, comme la paix, la justice, le développement et le soin de la maison commune.»

L'Eglise au service du pays

En outre, les évêques se disent conscients que la foi en Dieu n'offre pas de solutions magiques, mais celle-ci «met au défi de mettre nos talents au service de ceux qui en ont le plus besoin dans les différents domaines où l'apport de la foi chrétienne est indéniable, comme l'éducation, la santé, l’assistance sociale et la défense de la vie dans toutes ses expressions».

En tant qu’évêques de l’Église catholique, ils réitèrent, une fois de plus, leur ferme engagement à continuer à marcher aux côtés de tous ceux qui cherchent un Équateur meilleur, quelle que soit leur croyance ou leur parti. Ils partagent avec tous les Équatoriens leurs joies et leurs espoirs, leurs tristesses et leurs angoisses, convaincus que ce n'est qu'en levant les yeux et en entrant dans la boue de l'histoire, qu'ils pourront construire un Équateur plus juste, libre et équitable.

« Que Marie, Mère de confiance et d'espérance, dans sa dévotion au Cœur Immaculé de Marie, Patronne de l'Équateur, nous accompagne sur ce chemin vers l'unité, la justice et la paix »

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

17 octobre 2023, 15:34