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Lors de la messe dans la villa miseria 21-24 à Barracas. Lors de la messe dans la villa miseria 21-24 à Barracas. 

Argentine: les prêtres des bidonvilles célèbrent une messe pour François

Des centaines de fidèles ont participé à la célébration dans la «villa miseria 21-24» à Buenos Aires, à l’appel des prêtres engagés dans les bidonvilles de la capitale. Ces derniers ont également signé un texte de soutien au Pape. Ils évaluent l’urgence de progresser dans l'intégration socio-urbaine des bidonvilles. Pour eux, la justice sociale se traduit par un accès aux soins, à une alimentation correcte et à l'éducation.

Vatican News

«En apprenant du Pape François, nous voulons être de bons samaritains dans la communauté argentine», affirment l'équipe de prêtres des bidonvilles et des quartiers populaires d’Argentine dans une déclaration parue après la messe de soutien au Pape François et aux plus pauvres, présidée ce mardi 5 septembre par le vicaire général de l'archidiocèse de Buenos Aires, Mgr Gustavo Carrara, devant la paroisse Notre-Dame des Miracles de Caacupé, dans le quartier de Barracas. Un lieu sacré pour les habitants des quartiers populaires, «où la Vierge de Caacupé est arrivée en 1997 lors d'une impressionnante manifestation depuis la Plaza de Mayo, avec notre évêque Jorge Bergoglio marchant parmi la foule avec son poncho et son chapelet», explique le texte.

Les prêtres des bidonvilles ont tenu à cette célébration eucharistique pour réparer les outrages faits à la figure du Pape par certains candidats en campagne électorale. Les fidèles sont venus par centaines ainsi que plusieurs syndicalistes, quelques ministres du gouvernement de centre gauche, et le Prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel.

Se mettre à l’écoute des pauvres

Dans leur déclaration, les prêtres des villas dénoncent l'absence de l'État dans les bidonvilles, en découlent de «terribles conséquences». Ils se souviennent notamment de l'époque où un jeune était enterré chaque semaine à cause de l'exclusion, du manque d'opportunités et de la présence indiscriminée d'armes à feu.

 «Comment ne pas valoriser la présence de l'État dans les centres de santé et les écoles ?» Alors que des politiques passées ont fonctionné – «quand l'État a réussi à comprendre qu'il devait accompagner l'agenda des quartiers et mettre ses ressources avec conviction entre les mains de la grande majorité des personnes défavorisées», ils constatent avec douleur aujourd’hui que «la classe dirigeante s'est éloignée de la vie quotidienne des pauvres». C'est pourquoi ils soulignent qu'«il est essentiel qu'elle se rapproche, reconnaisse ses erreurs et les corrige».

Ainsi que le répète François

Ils rappellent également que, selon le Pape François, la meilleure politique est celle qui est au service de la fraternité et de l'amitié sociale. «Il n'y a pas de vraie liberté sans fraternité», poursuivent-ils. Les signataires soulignent la nécessité de construire la paix, le dialogue et l'inclusion. «Nous optons pour une politique qui recherche le bien commun, avec la personne humaine en son centre».

«Nous pensons que déifier le marché conduit à la déshumanisation en oubliant les plus faibles. Si l'on ne réveille que les lions, il est logique qu'ils mangent les agneaux les plus démunis. Dans la loi de la jungle, seuls les plus forts gagnent». Eux ont confiance en leurs quartiers, et ils appellent l'Etat à accompagner intelligemment leur croissance et leur développement.

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06 septembre 2023, 18:48