L’Église de Colombie prie pour la réconciliation nationale

Dans le cadre de la fête nationale célébrant l'indépendance de la Colombie, chaque 20 juillet, Mgr Luis José Rueda Aparicio, archevêque de Bogotà et président de la conférence épiscopale colombienne (CEC), invite cette année dans un message, à prier pour le pays et à prendre conscience de la nécessité d'en faire une «patrie et une maison pour tous».

Mgr Rueda présidera une messe spéciale dans la cathédrale de Bogotà, précédée d'un chapelet. «Nous sommes appelés à prier sans nous lasser, sans fatigue, avec espérance, avec joie, nous exprimons notre amour pour la Colombie en priant ensemble, en famille, pour notre pays», soutient dans ce message le primat de Colombie qui sera créé cardinal lors du consistoire le septembre prochain.

Messe pour la paix à Cauca

Parmi les célébrations religieuses notables de la journée, une messe pour la vie et la paix aura lieu dans la paroisse de San Lorenzo, dans la municipalité de Caldono (Cauca). Elle sera célébrée par Mgr Omar Alberto Sánchez Cubillos, archevêque de Popayán et vice-président des évêques du pays, en signe de soutien et de fraternité avec les paroissiens, encore sous le choc de l’attaque du dimanche 2 juillet dernier.

À l’aube, des individus armés avaient visé le diacre Fredy Muñoz et le laïc Eider Bototo à bord d’un véhicule (l'attaque était peut-être dirigée contre le prêtre de la paroisse, qui ne se trouvait pas dans la voiture touchée), alors qu’il rentrait d’une messe. Bien qu'ils soient hors de danger et se remettent de leurs blessures, la douleur du diocèse demeure vive.

Endiguer la violence armée

Selon Mgr Sánchez, cette attaque explique la dégradation du conflit dans ce territoire du sud-ouest. L’archevêque de ce département colombien réaffirmait l'engagement indéfectible de l'Église locale dans la recherche de la réconciliation et de la paix. L'Institut d'études pour le développement et la paix (Indepaz) et l'association des autorités indigènes de la région avaient dénoncé cet énième épisode de violence. La délégation des Nations unies en Colombie avait également exprimé sa profonde solidarité avec l'Église.

Malgré plusieurs cessez-le-feu passés, les exactions des guérillas se poursuivent, dont celles de l’Armée de libération nationale dite ELN -mouvement guévariste fort de 4 000 combattants et d’environ 7 500 supplétifs. Une nouvelle trêve bilatérale est censée entrer en vigueur le 3 août prochain pour une durée de six mois.