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Portrait de saint Louis de Gonzague lorsqu'il était enfant. Portrait de saint Louis de Gonzague lorsqu'il était enfant.  

Le Pape confie les jeunes du monde entier à saint Louis de Gonzague

Dans un tweet publié mercredi 21 juin, le Pape François évoque la figure du jeune homme du XVIe siècle, «plein d'amour pour Dieu et pour son prochain, patron de la jeunesse catholique». Mort au service des pestiférés à l'âge de 23 ans, Louis de Gonzague a préféré l'Évangile et la proximité avec les pauvres et les victimes de l'épidémie à une vie de richesse et d’intrigues dans les cercles de pouvoir.

Alessandro De Carolis - Cité du Vatican

«Nous nous souvenons aujourd'hui de saint Louis de Gonzague, patron de la jeunesse catholique, un jeune plein d'amour pour Dieu et pour son prochain; il est mort jeune à Rome, parce qu'il prenait soin des malades de la peste. Je confie tous les jeunes du monde à son intercession», a tweeté le Pape ce 21 juin, mémoire de saint Louis de Gonzague (né à Castiglione en 1568 - mort à Rome en 1591). 

Pour le monde civilisé d'aujourd'hui, l'enfant-soldat est un symbole de l'indignité humaine. De petites mains agrippant nerveusement une machette ou un fusil sophistiqué au lieu d'un ballon, entraînées à massacrer au lieu de jouer. Pourtant, il y a 450 ans, un petit garçon de cinq ans se promenait joyeusement avec une armure miniature et s'amusait avec des arquebuses et des bombardes, excité par le sentiment de puissance émanant d'un uniforme et d'armes, immergé dans l'atmosphère tendue du palais où il grandissait, celui de son père, le marquis Ferrante Gonzague, illustre famille princière italienne.

L'âme et l'épée

Au cours des années qui suivent, ce petit garçon révèle un cerveau brillant et un caractère fort et ardent, les qualités que son père attendait de l'héritier parfait, capable de gérer les affaires avec la dureté et l'habileté politique imposées par la fonction de marquis. Mais son ouverture d'esprit est silencieusement et contradictoirement influencée par sa mère, la comtesse piémontaise Marta di Sàntena, une femme de grande foi, qui enseigne délicatement à son fils les choses de l'âme tandis que son mari tente de lui inculquer les codes de la noblesse militaire. Ce sont les choses de l'âme qui l'emportent, et d'ailleurs rapidement compte tenu des circonstances -celles d'une querelle où s'entremêlent intrigues, violences et effusions de sang.

De la cour à la soutane

À 10 ans, Louis n'a déjà plus rien d’un enfant-soldat. De passage à Florence à la cour des Médicis, il décide de se consacrer à Marie «comme elle s'est consacrée à Dieu». Au fil du temps, il démontre un intérêt croissant pour la prière plutôt que pour la pratique de la guerre, pour la pauvreté plutôt que pour le luxe de son monde. Alors qu'il n'a pas encore 18 ans -après que son père l'a envoyé dans les cours italiennes dans l'espoir qu'une princesse le détourne de ces "bizarreries"- Louis décide de renoncer officiellement à son droit d'aînesse. Son père est furieux, ses proches se moquent de lui, le notaire qui rédige l'acte est incrédule. Seul Rodolfo, le second fils, se frotte les mains, car le choix de ce frère singulier lui ouvre grand les portes de la future direction de la famille. À tous, le jeune Gonzague répond sans ambages: «Je cherche le salut, cherche-le aussi! On ne peut pas servir deux maîtres.... Il est trop difficile d’obtenir le salut en étant un seigneur d'État». Et il part pour Rome avec l'idée d'entrer chez les Jésuites.

«Dieu, mon repos»

Au noviciat de la Compagnie, les pères formateurs comprennent tout de suite que Louis est un diamant. Il prie et fait pénitence avec une telle intensité que, paradoxalement, pour modérer ses ardeurs, on lui impose la pénitence de «ne pas» faire pénitence. Ou encore, à la limite de l'humour, pour vaincre les migraines qui le font souffrir, on lui demande, pour l'amour de Dieu, de «ne pas penser à Dieu».

Au milieu de la peste «comme les autres»

Dans la Rome de l'époque, après une famine, une violente épidémie de peste se déclenche. La ville devient un enfer, des milliers de personnes meurent dans des conditions terribles. Les jésuites sont en première ligne pour porter secours aux malades et Louis ne fait pas exception: il frappe aux portes pour demander l'aumône, ayant dans la tête et dans le cœur la devise «Comme les autres». Un jour, il voit un pestiféré abandonné, il le porte sur ses épaules pour l'emmener à l'hôpital. En peu de temps, l'ancien enfant-soldat, le jeune homme riche qui n'a pas tourné le dos à Jésus, meurt à l'âge de 23 ans, le 21 juin 1591. Béatifié en 1605, il est canonisé par le Pape Benoît XIII en 1726, et proclamé, en 1729, patron des étudiants. 

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21 juin 2023, 14:11