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Chrétiens sud-coréens, le 6 septembre 2018, dans une église presbytérienne de Séoul, la capitale. Chrétiens sud-coréens, le 6 septembre 2018, dans une église presbytérienne de Séoul, la capitale.   (AFP or licensors)

Guerre de Corée: 70 ans après l'armistice, l'Église de Séoul prie pour l'unité

À l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée, l'Église de Séoul a organisé un riche calendrier d'initiatives religieuses en faveur de la réconciliation entre les deux États de la péninsule.

Marco Guerra - Cité du Vatican

Dimanche 25 juin, l'Église coréenne célèbre la «Journée nationale de prière pour la réconciliation», instituée par la conférence des évêques coréens en 1965 pour commémorer le 25 juin 1950, jour du début de la guerre entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, qui a également vu des puissances étrangères impliquées dans le contexte de la Guerre froide, respectivement les États-Unis du côté de Séoul et la Russie et la Chine du côté de Pyongyang.

L'anniversaire de cette année est particulièrement ressenti par la communauté catholique, car il coïncide avec le 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée, qui a duré trois ans et a fait rage jusqu'au 27 juillet 1953, jour de la signature de l'armistice sanctionnant la division du pays en deux États, avec une zone démilitarisée le long du 38e parallèle. Un autre moment de prière nationale sera prévu à cette même date.

 

Intentions de prière en juin

La Journée de prière de dimanche a été précédée par d'autres initiatives organisées par le Comité de réconciliation nationale au sein de la Conférence épiscopale sud-coréenne tout au long du mois de juin. L'Agence Fides rapporte qu'il y a eu des intentions de prière spéciales à plusieurs dates: le 17 juin pour la conversion vers l'unification pacifique; le 18 juin pour les dirigeants politiques, afin qu'ils soient des artisans de paix; le 19 juin pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne et pour un monde sans armes nucléaires; le 20 juin pour ceux qui souffrent des sanctions économiques; le 21 juin pour l'évangélisation de la péninsule coréenne; le 22 juin pour les familles divisées par la frontière et pour ceux qui ont fui la Corée du Nord; le 23 juin pour la réconciliation et l'unité nationale; samedi 24 juin, pour tous les artisans de paix; et dimanche 25, pour la fin complète de la guerre dans la péninsule coréenne et pour la réalisation d'une paix durable.

Des représentants d'églises chrétiennes d'autres confessions se joindront également à la prière pour la paix. Un autre moment important a eu lieu le 6 juin, lorsqu'une délégation d'évêques s'est rendue en pèlerinage à l'église JSA, la petite église qui se trouve depuis 2019 à Paju, dans la province sud-coréenne de Gyeonggi, dans la zone démilitarisée le long du 38e parallèle.

«Les catholiques du Sud prient pour leurs frères du Nord depuis 1953»

«Il faut dire que la nation est encore divisée et que dans la conscience des catholiques, prier pour leurs frères nord-coréens, qui sont dans l'obscurité parce qu'ils sont également privés de liberté religieuse, est un besoin très sincère depuis 1953», déclare le père Sebastiano Rebeggiani, vicaire de la cathédrale de Séoul. Le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque métropolitain émérite de Séoul, et son successeur Peter Chung Soon-taek ont récemment organisé une messe de réconciliation chaque semaine dans la cathédrale de la capitale sud-coréenne. «Il y a aussi beaucoup d'initiatives dans les diocèses frontaliers, poursuit le prêtre italien, notamment avec des moments de prière liés aux fidèles qui ont fui la Corée du Nord, il y a donc tout un mouvement qui pousse à la paix».

Les blessures de la division

Le père Rebeggiani appelle à une sorte de «perestroïka dans la péninsule coréenne» et parle de blessures «profondes et anciennes» qui remontent même à la monarchie absolue et à la colonisation japonaise qui a suivi dans la première moitié du XXe siècle. «Après 1945, on espérait un avenir de paix et de prospérité, mais les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale ont divisé le pays, et le Nord communiste a attaqué le Sud en 1950», poursuit le vicaire de la cathédrale de Séoul.

En quelques jours, les forces de Pyongyang ont atteint Séoul et sont même entrées dans la cathédrale, où la messe n'a pas pu être célébrée pendant plusieurs années. Le prêtre évoque ensuite les familles divisées par la guerre pendant des décennies et les sentiments contradictoires qui conditionnent encore la politique sud-coréenne: «Il y a un côté qui est plus ouvert à la réconciliation, un autre qui est moins ouvert et plus pro-américain, les gens espèrent que cette impasse pourra être levée».

Le vicaire de la cathédrale de Séoul rappelle ensuite qu'il n'y a pas de traces de communautés actives de croyants dans le Nord, même si l'on rapporte que des croyants baptisés vivent encore en Corée du Nord. L'Église participe au difficile processus de réconciliation avec la proclamation du pardon, tandis que la Conférence épiscopale s'efforce de favoriser le dialogue entre les parties, et organise chaque année un forum de la paix à Séoul, en invitant les dirigeants des pays qui ont été divisés, rapporte encore le prêtre italien.

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25 juin 2023, 11:13