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Vue de Khatroum le 6 mai où se poursuivent les affrontements entre militaires. Vue de Khatroum le 6 mai où se poursuivent les affrontements entre militaires.   (AFP or licensors)

Au Soudan, les Salésiens auprès de la population malgré la guerre

Le père Mathew Job, recteur de la communauté des membres de la Société salésienne de Saint Jean Bosco dans la ville d'El Obeid, revient la situation après l'explosion de violence qui ensanglante le pays. Et lance un appel à la communauté internationale pour qu'elle aide à mettre fin au conflit.

Federico Piana - Cité du Vatican

Les Salésiens veulent être proches des gens comme une icône d'espérance". Le père Mathew Job s'exprime depuis El Obeid, capitale de l'Etat du Nord Kordofan au Soudan avec dans les oreilles le bruit assourdissant et terrifiant des tirs d'artillerie qui, depuis des semaines, affectent également la zone où il est recteur de la communauté salésienne locale. Le prêtre et ses confrères ne veulent pas abandonner la population alors que la violence qui a éclaté dans le pays fait littéralement couler des rivières de sang. 

Quelle est la situation dans votre région ?

Nous entendons des explosions de bombes presque tous les jours. Depuis le début de la guerre, nous avons fermé nos écoles et on nous a dit de rester chez nous. El Obeid a été endommagé et même la cathédrale a été touchée par les bombardements.

Quelles sont les régions du pays les plus touchées par les violences ?

L'épicentre de la violence reste la capitale du pays, Khartoum. Mais deux autres villes voisines, Omdurman et Bahari, ont également été durement touchées depuis le début de la guerre. L'une des communautés religieuses féminines et une école chrétienne ont été reprises par l'un des belligérants en raison de leur emplacement stratégique. L'aéroport de la capitale étant fermé, les efforts d'évacuation des civils sont au point mort et beaucoup tentent de rejoindre le Soudan du Sud en passant par la ville de Kosti.

Comment les communautés salésiennes du Soudan du Sud voisin tentent-elles d'apporter leur aide ?

Nos communautés au Soudan du Sud ne peuvent pas aider dans la situation actuelle, bien qu'elles essaient de soutenir ceux qui parviennent à s'échapper en s'approchant d'eux. Les événements dans notre pays sont très fluctuants et aucune intervention n'est prévue, à l'exception de l'aide individuelle.

Plus généralement, comment l'Église du Soudan réagit-elle à cette terrible situation ?

La catastrophe qui s'est abattue sur notre nation est indépendante de toute croyance ou ethnie. Par conséquent, tout le monde est touché. La principale préoccupation de chacun, y compris de nos fidèles, est de rester en sécurité. De nombreuses institutions ecclésiastiques ont été endommagées. Mais l'espoir que la guerre prenne fin et que la démocratie s'installe ne s'éteindra jamais. Ma plus grande préoccupation reste les jeunes et les enfants, car un conflit prolongé peut effacer leur espoir d'un avenir meilleur.

Quels sont les besoins urgents de la population ?

Elle a besoin de tout. La pénurie de carburant a paralysé le transport des marchandises et, par conséquent, les prix ont grimpé en flèche.

Quel rôle la communauté internationale doit-elle jouer pour tenter d'instaurer la paix ?

Elle doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de mettre fin au conflit. On ne peut rester spectateur et compatir pour les victimes. Il n'y a pas de place pour le retard ou le silence : des mesures doivent être prises dès que possible pour alléger les souffrances des civils innocents.

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08 mai 2023, 16:24