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Le cardinal Cantalamessa prononce la 2e prédication de Carême en salle Paul VI. Le cardinal Cantalamessa prononce la 2e prédication de Carême en salle Paul VI.  

Cardinal Cantalamessa: l'Évangile, puissance de Dieu pour qui croit

Le cardinal Cantalamessa, prédicateur de la maison pontificale, a prononcé ce vendredi sa deuxième prédication de Carême. À cette occasion, il s’est focalisé sur l’Évangile qu’il qualifie de «puissance de Dieu pour qui croit en Lui» et l’importance de la rencontre personnelle avec le Christ dans un monde caractérisé par différentes perceptions de la foi.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

«À partir de Evangelii Nuntiandi de saint Paul VI jusqu'à Evangelii Gaudium de l'actuel Souverain Pontife, le thème de l'évangélisation a été au centre du Magistère pontifical», a d'abord déclaré le cardinal Cantalamessa, rappelant l’importance de cette thématique dans la vie de l’Église et des croyants aujourd’hui. C’est à «l'évangélisation - que je voudrais consacrer cette méditation», a-t-il précisé.

Les apôtres, symboles de l’évangélisation

«Les apôtres y sont définis comme ceux qui vous ont évangélisés dans l'Esprit Saint». Et c’est là qu’est exprimé «l'essentiel de l'évangélisation, à savoir son contenu - l'Évangile - et sa méthode - dans l'Esprit Saint», a précisé le prédicateur de la maison pontificale. Il a précisé que «pour savoir ce que l’on entend par «Évangile», le moyen le plus sûr est de demander à celui qui, le premier, a employé ce mot grec et l'a rendu normatif dans le langage chrétien, l'apôtre Paul». Le cardinal Cantalamessa a ainsi invité à l’imitation des apôtres dans leur méthode, afin que «tout effort de nouvelle évangélisation puisse porter du fruit». Il faut, sous la conduite de l’Esprit-Saint, savoir guider le peuple de Dieu comme l’a fait saint Paul, alertant sur les mauvaises conduites et encourageant à suivre la voix de Dieu.

L’homme et la désobéissance à Dieu

Dans sa prédication, a rappelé le cardinal Cantalamessa, «Paul poursuit son réquisitoire en montrant les fruits qui découlent, sur le plan moral, du rejet de Dieu». C’est une «dissolution générale des mœurs, un véritable torrent de perdition qui entraîne l'humanité à la ruine». Le prédicateur de la maison pontificale a fustigé les dérives de notre humanité dans laquelle l’homme veut classer Dieu de côté pour devenir son propre créateur et sauveur, refusant de reconnaître que «le Seigneur est Dieu: il nous a faits, et nous sommes à lui». Il tombe ainsi dans le péché qui est une «tentative de la part de la créature, d'effacer la différence infinie qui existe entre elle et Dieu; le fait d’étouffer la vérité dans l'injustice». C’est pourquoi, «Dieu les a livrés à l'impureté»; «Si les hommes savaient de leur vivant - comme ils le sauront au moment de leur mort - ce que signifie le rejet de Dieu, ils en mourraient d'effroi», regrette-t-il.


L’Évangile, chemin de retour à Dieu

Ce que propose l’Évangile ne «consiste pas à s'engager dans un combat pour la réforme morale de la société, mais pour la correction de ses vices» a précisé le cardinal Cantalamessa. C’est cela l’évangélisation qui, pour lui, ne «commence pas par la morale, mais par le kérygme». D’après saint Paul, «tous les hommes ont péché, ils sont privés de la gloire de Dieu, et lui, gratuitement, les fait devenir justes par sa grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus». C’est ce qu’enseigne l’apôtre Paul après «avoir décrit, la situation désespérée de l'humanité», affirmant que seule une «intuition de l'Esprit Saint, un éclair, pouvait donner à un homme l'audace de croire et de proclamer cette chose inouïe: l’Évangile». C’est cela l’œuvre de la grâce Divine accomplie en la personne de Jésus. Ainsi, le remède consiste à retourner à une meilleure observance de la loi. Ce remède, a-t-il poursuivi, «n'est ni en haut ni en arrière, il est en avant, il est dans l'accueil de la rédemption opérée par le Christ Jésus».

L’Église aujourd’hui et le défi de l’annonce de Jésus

«Le monde séculier s'efforce de tenir le nom de Jésus éloigné, ou caché, dans tout discours sur l'Église», a souligné le cardinal italien. Il a ensuite mentionné l’invitation lancée par Evangelii Gaudium aux chrétiens, «en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse».

Nous sommes maintenant entrés, grâce à Dieu, dans une nouvelle phase où nous nous efforçons de voir les différences, non pas «nécessairement comme incompatibles entre elles et donc à combattre, mais, dans la mesure du possible, comme des richesses à partager». Dans ce monde marqué par différentes manières de voir et de concevoir, il est important de vivre cette rencontre personnelle avec Jésus, et de L’accepter comme son sauveur personnel. C’est dans cette rencontre que l’on peut «comprendre la différence qui se produit dans le domaine humain, quand on connaît une personne et quand on en tombe amoureux», a conclu le prélat capucin. 

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10 mars 2023, 14:24