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Le Pape François recevant la présidence de la Conférence des évêques de France, le 12 décembre. Le Pape François recevant la présidence de la Conférence des évêques de France, le 12 décembre.  

Les évêques de France confortés par leur visite au Vatican

Pendant trois jours, la présidence de la Conférence des évêques a pu s'entretenir avec le Pape François et les principaux dicastères de la Curie pour faire le point sur la lutte contre les abus sexuels et le suivi des mesures prises.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

Avant de repartir le 14 décembre dans la soirée pour la France, la présidence de la Conférence des évêques a rencontré quelques journalistes au séminaire français pour faire le point sur leurs trois jours passés au Vatican, et dont la question de la lutte contre les abus sexuels a été le fil rouge. Une visite qui a débuté lundi 12 décembre par une audience avec le Pape François. Une rencontre «d’un peu moins d’une heure» au cours de laquelle François «a fait part d'une profonde communion avec nous, souligant combien nous portions des choses lourdes», a expliqué Mgr Vincent Jordy, l'un de deux vice-présidents de la CEF, à la tête de l'archidiocèse de Tours. 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France

Cette visite au Vatican a été l'occasion pour le Conseil permanent de l'Église de France d'échanger avec plusieurs institutions de la Curie concernées de près par le thème des abus, à commencer par la Commission pontificale de protection des mineurs mais aussi les dicastères pour les Évêques et pour la Droctrine de la foi. «Nous avons été très bien reçus avec nos questionnements», a expliqué Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil et vice-président de la conférence épiscopale, précisant que ces rencontres ont pu permettre d'aborder plusieurs dysfonctionnements. 

 

De dysfonctionnements, il en a été question bien-sûr: ceux qui se sont manifestés au sein de l'épiscopat, et que la dernière assemblée plénière de Lourdes en novembre a mis crûment en lumière, en particulier avec la mise en cause de onze évêques français parmi lesquels le cardinal Ricard, l'archevêque émérite de Bordeaux. La question du sort du cardinal, membre du dicastère pour la Doctrine de la foi n'a pas été abordée en particulier lors des conversations des évêques a expliqué Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la CEF. Durant leurs rencontres, les évêques français ont pu évoquer aussi librement plusieurs freins ressentis quand ils s'adressent à Rome: la question des délais, souvent trop longs, la communication qui peut manquer de fluidité entre les différents dicastères, les interrogations concernant la cohérence des peines etc... mais «nous n'avons pas senti d'interlocuteur sur la défensive» a confié Mgr de Moulins-Beaufort. 

Présentation des experts laïcs

Ces trois jours de rencontres ont permis également au évêques de France de présenter au Vatican les experts français laïcs engagés sur le thème des abus. Parmis eux, Alain Christnacht, ancien haut-fonctionnaire, qui dirige depuis 2016 la Commission d'expertise indépendante chargée de conseiller l'épiscopat dans les dossiers pédocriminels, Ségolène Moog, directrice du Service de protection des mineurs au sein de la CEF et Hervé Balladur, qui coordonne les neuf groupes de travail nés après le rapport de la Ciase. 

La présidence des évêques de France a quitté Rome «encouragée dans son travail de vérité, de reconnaissance et de réparation» selon les mots de Mgr de Moulins-Beaufort. «Même les choses bougent à Rome» s'est-il félicité avant de rectifier sa formule: les choses bougent «y compris à Rome». Les évêques français devraient revenir à Rome en plusieurs groupes en février, avril et mai 2023 pour poursuivre leur travail de transparence sur la question des abus. 

 

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15 décembre 2022, 09:01