Recherche

Église Saint-Joseph de Ghazantsci en Arménie. Église Saint-Joseph de Ghazantsci en Arménie.  

Les Arméniens souhaitent un Noël de paix

Dans moins de vingt-quatre heures, les catholiques Arméniens célébreront Noël alors que leur pays n’a toujours pas réglé la crise du Haut-Karabagh. Dans ce contexte, comment apporter un message de paix? Témoignage du père Mashdots Zahterian, recteur du séminaire des Saints-Archanges à Erevan.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

«Je suis préoccupé par la situation dans le corridor de Latchine, dans le Caucase du Sud», et en particulier «par les conditions humanitaires précaires des populations, qui risquent de se dégrader davantage pendant la saison hivernale», a lancé le Saint-Père à l’issue de la prière de l’angélus le 18 décembre dernier, quatrième dimanche de l’Avent. À quelques jours de Noël, la situation n’a pas évolué et est le dernier épisode en date des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la guerre de l’automne 2020, perdue par Erevan.

Depuis le 12 décembre dernier, des dizaines de manifestants azerbaïdjanais bloquent la route permettant de relier l’Arménie à l’enclave du Haut-Karabagh. Ils protestent officiellement contre l’extraction illégale de minerai et les dégâts à l’environnement qu’elle provoque. Mais le gouvernement arménien considère qu’il s’agit là d’un faux prétexte et que ces manifestations sont organisées en sous-main par Bakou.

La force de l'exemple des ancêtres

«Nous sommes très inquiets de qu'il se passe à la frontière», confie le père Mashdots Zahterian, recteur du séminaire des Saints-Archanges à Erevan et curé de la paroisse Saint-Grégoire-de-Narek, toujours à Erevan. Malgré le conflit latent avec l’Azerbaïdjan, «le message de Noël doit être celui de la paix, d’un cri de la paix, du respect des droits de l’Homme, du droit de vivre sur la terre de nos ancêtres», estime-t-il, saluant l’appel du Pape François à trouver une solution à ces tensions.

Ce message de paix, au moment de Noël, n’est pas facile à transmettre dans ce contexte belliqueux. Mais les Arméniens peuvent prendre exemple sur leurs ancêtres au lendemain du génocide de 1915. Ils voulaient «la vraie paix pour vivre dans leur pays, sur leur propre terre», rappelle le père Zahterian. Aujourd’hui, «il faut proclamer cette espérance aussi car c’est aussi une manière de proclamer notre foi parce qu’il faut donner à l’ennemi, qui est aussi un frère en humanité, le message du vivre-ensemble». «Il ne s’agit pas d’oublier le passé mais de ne pas répéter les erreurs du passé pour vivre ensemble dans la même région dans la fraternité».

Entretien avec le père Mashdots Zahterian

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

24 décembre 2022, 08:00