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Des femmes marchent avec leurs affaires près du village de Baghouz dans la province de Deir Al Zor, en Syrie, le 26 février 2019. Des femmes marchent avec leurs affaires près du village de Baghouz dans la province de Deir Al Zor, en Syrie, le 26 février 2019.  #SistersProject

Une religieuse interpelle sur la situation dramatique en Syrie

La crise économique, conséquence de 12 ans de guerre et des sanctions imposées au régime de Damas, conduit la population syrienne à vivre dans une situation des plus précaires. Des personnes affamées doivent affronter l’hiver sans électricité, affirme la sœur Maria Lucia Ferreira de la Congrégation des Moniales de l'Unité d'Antioche.

«La situation est terrible en Syrie, certaines personnes souffrent de la faim» alerte sœur Maria Lucia Ferreira, de la Congrégation des Moniales de l'Unité d'Antioche, dans un appel lancé à la Fondation de droit pontifical Aide à l'Église en détresse - AED Portugal. La religieuse qui vit au monastère de Saint-Jacques le Mutilé, dans le village de Qara à 97 km au nord de Damas, décrit la vie dans le pays aujourd'hui, suite aux sanctions économiques imposées par les États-Unis et l'Union européenne au gouvernement de Bachar el-Assad, mais aussi à la dévaluation constante de la monnaie locale - la livre syrienne - par rapport au dollar, et à cause de la pandémie de Covid-19. Elle parle de personnes affamées, décrivant une population appauvrie, vivant pratiquement sans électricité, et devant maintenant affronter les dures journées d'hiver sans pouvoir se chauffer.

Les gens sont déjà affamés

Plus connue sous le nom de sœur Myri, la religieuse évoque «une mauvaise situation économique en Syrie, surtout dans les grandes villes, car la guerre a détruit de nombreux emplois et de nombreuses installations». La survie quotidienne est quelque chose de dramatique, raconte-t-elle, narrant l’histoire d'une famille de cinq personnes avec un seul salaire. Elle affirme que «s'ils achètent du riz, ils ne peuvent pas acheter de légumes, et s'ils achètent des légumes, ils ne peuvent pas non plus faire d'autres achats». Les vêtements, les articles ménagers, les chaussures «coûtent un quart du salaire ou même la moitié». Ils ne peuvent acheter de l'huile d'olive qu'un seul litre par mois.

L'approche de l'hiver

Cette situation dramatique vécue par les communautés syriennes est destinée à s'aggraver avec l'arrivée des froides journées d'hiver, prévient la religieuse, car il est extrêmement coûteux d'acheter du mazout, du bois de chauffage, et l'électricité est presque inexistante. «Je ne sais pas ce qui va se passer», s'inquiète la sœur Myri, qui se dit reconnaissante à la Fondation Aide à l'Église en détresse d'avoir commandé, à l'occasion de la campagne de Noël, des objets artisanaux brodés en laine par les femmes chrétiennes du village de Qara, dont la vente aidera «beaucoup de gens à avoir de l'espérance». Des initiatives comme celle-ci, conclut la religieuse, sont une véritable bénédiction.

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24 novembre 2022, 09:42