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Assistance à l'euthanasie, le 22 septembre 2020. Assistance à l'euthanasie, le 22 septembre 2020. 

Uruguay: les évêques contre le projet de loi sur l'euthanasie

L’approbation du projet de loi sur la dépénalisation de l’euthanasie par le parlement uruguayen, le jeudi 6 octobre, a été condamnée par plusieurs évêques du pays. Cette loi, expliquent-ils, confirme une tendance hostile au respect de la vie.

«Un net recul de la reconnaissance de la dignité de toute vie humaine vient d'être voté par la majorité des députés». C'est par ces mots que le cardinal Daniel Sturla, archevêque de Montevideo, exprime son inquiétude face au choix de la majorité de la Chambre des députés en Uruguay, de dépénaliser l'euthanasie, avec 57 voix pour et 39 contre. Le texte doit maintenant passer entre les mains du Sénat. 

Pour le prélat, «la culture de la mise au rebut et de la mort progresse». Une préoccupation partagée par l'archevêché de Montevideo, la capitale de la nation sud-américaine, qui a partagé sa réaction sur les réseaux sociaux: «Nous ne voulons pas souffrir, ni qu'aucun Uruguayen ne souffre. Entrer en contact avec la douleur et la mort nous afflige toujours; mais lorsque nous nous sentons accompagnés, bien traités et aimés, tout se passe différemment». L'archevêché de Montevideo ajoute que «tous doivent bénéficier de soins adéquats et efficaces» en cas de maladies, jusqu'à «la fin».

Un manque d’amour

Dans une vidéo, l’évêque émérite de Minas, Mgr Jaime Fuentes, a déclaré qu'il s'agissait «d'une expression de plus du manque d'amour pour la vie» en Uruguay. Selon lui, les législateurs ayant voté cette loi, démontrent qu’ils optent pour «un relativisme éthique individualiste déguisé en compassion», incapable de protéger la vie des hommes et des femmes qui souffrent, ayant besoin de soutien.

«Ils ont été emportés par une sentimentalité qui ne voit pas au-delà de leurs propres émotions», affirme Mgr Jaime Fuentes, également incapable d'évaluer la gravité sociale qu'apportera le «permis de tuer, qu'ils ont mis entre les mains de médecins», formés pour faire le contraire, soulager la douleur, guérir les maladies. «Nous avions (avons) déjà légiféré le droit de tuer les plus innocents dans le ventre de leur mère, c'est barbare. Plus de 10 000 enfants ne naîtront pas cette année, et d’autres malheureusement n’ont pu naître les années précédentes», affirme-t-il, faisant allusion à la légalisation de l'avortement en 2012. Pour cette raison, l’évêque soutient qu'il existe déjà un climat social de non-respect de la vie, qui sera renforcé si ce projet de loi est approuvé au Sénat.

«Faire face à la fin de vie: une contribution au débat public»

La Conférence épiscopale d'Uruguay (CEU) s'est déjà exprimée sur cette question à de multiples reprises. L'un des plus récents est le document publié en juillet dernier, en guise de contribution au débat public. Il s'agit d'un texte adressé «à tous les hommes de bonne volonté et aux communautés chrétiennes».

Avec ce volume, l’Église a voulu rendre public cette évaluation de l'euthanasie et du suicide assisté, afin de contribuer au débat public nécessaire et civilisé sur une question aussi importante. Les évêques rappellent toutefois que l'épiscopat a toujours fait entendre sa voix pour défendre la vie.

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10 octobre 2022, 15:49