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Des migrants vénézueliens à Edgartown dans le Massachusetts, le 15 septembre. Des migrants vénézueliens à Edgartown dans le Massachusetts, le 15 septembre. 

L’archevêque de Boston demande une réforme sur l'immigration

Le cardinal Sean O'Malley s'insurge contre la décision de certains États du sud des États-Unis de déplacer des migrants latino-américains vers les villes du Nord et d'instrumentaliser la souffrance humaine de ces populations.

La question migratoire est toujours sensible aux Etats-Unis, surtout à l'approche des élections de mi-mandats du mois de novembre. Opposés à la politique de l'administration Biden, les gouverneurs républicains de plusieurs Étas du Sud ont envoyé des milliers de migrants dans les villes du Nord comme New-York, Chicago, Washington ou encore Boston.

Certains gouverneurs accusent le président américain d’avoir transformé la frontière mexicaine en passoire, et veulent ainsi montrer à l’exécutif ce qu’ils qualifient de crise migratoire. «Nous envoyons des migrants dans les jardins de l’administration Biden pour l’exhorter à agir», ont ils expliqué. Le 15 septembre, deux bus transportant des migrants venus du Mexique sont arrivés près de la résidence de la vice-présidente Kamala Harris, dans la capitale fédérale. La Maison-Blanche qualifie cette instrumentalisation de "honteuse et irresponsable".

Une voix a particulièrement résonné ces dernières heures, celle du cardnal Sen O'Malley, l'archevêque de Boston. Ces dernires jours, des dizaines de migrants du Venezuela sont arrivés dans le Massachusetts, depuis la Floride. 

«Nous avons trop tardé à développer une réponse efficace aux immigrants, aux migrants et aux réfugiés à un moment où le mouvement des hommes, des femmes, des enfants et des familles dépasse tout autre exemple connu dans notre histoire», a déploré le cardinal O’Malley dans un communiqué.

Une situation d'oppression

«Cette semaine, l'humanité et la vulnérabilité que partagent les immigrants et les réfugiés nous sont apparues dans le Massachusetts.  Les réfugiés vénézuéliens sont venus d'une situation d'oppression et de souffrance énorme dans leur propre pays» a-t-il rappelé. «Non seulement les Vénézuéliens, mais aussi les Haïtiens et d'autres Latino-Américains sont pris dans l'urgence écrasante de la frontière sud des États-Unis», a encore expliqué l’archevêque de Boston, qui a remercié les nombreux volontaires de son diocèse qui se sont mobilisés pour accueillir ces migrants.

Pour le cardinal O'Malley, «la nécessité d'une réponse systématique à plus long terme s'impose». Aux États-Unis, «un système d'immigration défaillant nécessite une réforme immédiate», juge encore avec sévérité le cardinal. «Qu'il s'agisse des "Dreamers" qui cherchent encore une stabilité juridique dans leur vie, de ceux qui fuient la guerre en Ukraine, la pauvreté en Amérique latine et en Afrique, ou les crises au Moyen-Orient, l'appel de notre humanité commune nous accompagnera dans les années à venir. Je prie pour que nous soyons à la hauteur de ce défi», conclut-il.   

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17 septembre 2022, 09:35