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Le serviteur de Dieu Akash Bashir (1994-2015) Le serviteur de Dieu Akash Bashir (1994-2015) 

Le Pakistan a son premier «serviteur de Dieu», Akash Bashir

Akash Bashir, jeune laïc catholique, est mort en essayant d’empêcher un kamikaze d'entrer dans une église bondée en 2015, à Lahore. Une première étape a été franchie pour son éventuelle béatification.

Robin Gomes – Cité du Vatican

Il est le premier candidat officiel à la sainteté et au martyre de l’Église catholique du Pakistan, nation à majorité musulmane. Akash Bashir est désormais «serviteur de Dieu», comme l’a annoncé Mgr Sebastian Shaw, archevêque de Lahore, en célébrant lundi la fête de saint Jean Bosco. Le Vatican a en effet accepté la cause du martyre du jeune homme, comme le rapporte l’agence UCANews. Le titre de «serviteur de Dieu» est attribué au début du processus de béatification au niveau diocésain.

Les catholiques pakistanais ont commencé à prier en demandant l'intercession d’Akash Bashir. «C'est un grand jour pour l'Église catholique au Pakistan. Il a offert sa vie en sacrifice pour sauver la vie de la communauté chrétienne de l'église catholique Saint John's de Youhanabad, à Lahore», a déclaré le vicaire général du diocèse, père Francis Gulzar, dans un communiqué.

Le courage face à la mort

Akash Bashir est né le 22 juin 1994 à Risalpur, dans le district de Nowshera, dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa. Il a donc vingt ans le 15 mars 2015, lorsque deux kamikazes se font exploser près de l'église catholique St John’s et d’une église évangélique, dans le quartier majoritairement chrétien de Youhanabad, à Lahore, alors que les fidèles étaient réunis à l'intérieur pour la messe dominicale, durant le Carême. Les attentats, revendiqués par le groupe terroriste Tehreek-e-Taliban Pakistan Jamaatul Ahrar (TTP-JA), font 17 morts et plus de 70 blessés. Akash, ancien élève de l'Institut technique Don Bosco qui avait travaillé comme agent de sécurité bénévole, empêche ce jour-là un kamikaze d'entrer dans l'église. «Je mourrai mais je ne te laisserai pas entrer», dit-il alors, faisant face au terroriste muni d'explosifs. L'attaquant fait exploser la bombe, se tuant instantanément, ainsi que Bashir et deux autres personnes, à l'extérieur de l'église où étaient rassemblés de plus de 1 000 fidèles. Un carnage de grande ampleur fut évité.

«Les chrétiens sont persécutés. Nos frères versent leur sang uniquement parce qu’ils sont chrétiens, avait déclaré le Pape François quelques heures plus tard, lors de la prière de l’angélus. Tandis que j’assure de ma prière pour les victimes et pour leurs familles, je demande au Seigneur, j’implore du Seigneur, source de tout bien, le don de la paix et de la concorde pour ce pays. Que cette persécution contre les chrétiens que le monde cherche à cacher, finisse et que vienne la paix», avait-il prié.

Un modèle pour les jeunes

Les jours suivants, une quarantaine de chrétiens sont emprisonnés, suite au lynchage de deux musulmans soupçonnés d'être impliqués dans les attentats.

«Akash symbolise la force de la foi chrétienne dans notre pays. Je prie pour que toutes les étapes vers la sainteté soient franchies», a déclaré à l’agence UCANews le père d'Akash, Bashir Emmanuel. L'archevêque émérite de Lahore, Mgr Lawrence Saldanha, a quant à lui estimé que le jeune homme est «un grand modèle de martyr moderne. Puisse-t-il inspirer et encourager tous les jeunes».

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03 février 2022, 13:20