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Le président Duque s'adresse aux militaires envoyés le 16 janvier dans le département d'Arauca. Le président Duque s'adresse aux militaires envoyés le 16 janvier dans le département d'Arauca.  

L’évêque d’Arauca appelle à l’arrêt des homicides en Colombie

Depuis la signature des accords de paix en 2016 entre la guérilla des Farcs et le gouvernement colombiens, le nombre de meurtres visant en particulier les défenseurs des droits de l’homme, a augmenté de manière considérable. A la tete d’un diocèse situé aux confins avec le Venezuela, Mgr Jaime Cristóbal Abril González souhaite que cesse le bruit des armes pour que le bien des populations civiles passe au premier plan.

Vague d'émotion en Colombie après l’assassinat de Breiner David Cucuname ce mardi 18 janvier. Le jeune garçon de 14 ans, membre de la garde indigène qui militait pour la défense de l’environnement, a été tué par balles dans le sud-ouest du pays. Une association indigène locale, l'ACIN, a attribué la responsabilité de ces violences à des dissidents des FARC, qui rejettent l'accord signé en 2016 entre le gouvernement et cette guérilla. Selon le conseil indigène local, deux individus impliqués dans les meurtres auraient été arrêtés.

En 2021, 145 leaders sociaux ou de défenseurs des droits de l'homme ont été tués en Colombie. C'est ce qui ressort d'une déclaration du bureau du Défenseur du peuple, l'organisme public qui veille au respect des droits de l'homme dans le pays. 32 représentants indigènes, 16 leaders paysans et sept syndicalistes figurent parmi les victimes.

Depuis la signature de l'accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 2016, ces assassinats contre les leaders sociaux sont récurrents. Les organisations sociales accusent des dissidents des Farc, mais aussi les combattants de l'Armée de libération nationale (Eln), les trafiquants de drogue et les groupes paramilitaires d'être derrière ces meurtres. La Colombie, selon plusieurs ONG, est l'un des pays les plus dangereux au monde pour les militants.

Une guerre pour le contrôle du territoire

Dans la région d'Arauca, à la frontière avec le Venezuela, la situation est critique. L’Armée de libération nationale (ELN) et les dissidents des FARC se disputent le contrôle de cette région pétrolière. Depuis plusieurs semaines, elle est le théâtre de violents affrontements. Des assassinats ciblés, des menaces à l'encontre des dirigeants communautaires et des attaques à l'explosif ont également été recensés. 33 personnes auraient été tuées depuis le début de l'année, au point que le gouvernement a déployé plus de 700 militaires sur place ces derniers jours, comme l'a annoncé le 16 janvier le président Ivan Duque, venu en personne à Arauca.

Dans une déclaration, l'évêque d'Arauca, Mgr Jaime Cristóbal Abril González, a exprimé sa proximité et sa solidarité avec les civils. Le prélat a souligné que la résurgence de la violence a entraîné une aggravation de la crise sociale. L'évêque rappelle également que «la vie est sacrée et constitue un don précieux reçu de Dieu». L'évêque appelle à mettre fin à toute violence et à faire passer avant tout le bien de la population civile. Mgr González souhaite enfin qu'une aide humanitaire soit fournie d'urgence à la population locale. 

 

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19 janvier 2022, 15:07