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Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun. Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun. 

L'archevêque de Rangoun: «Quand cesserons-nous de nous entretuer?»

Au lendemain d'un nouveau massacre dans l'Est de la Birmanie, le cardinal Bo lance un appel déchirant pour condamner la violence aveugle et appelle à prier pour la réconciliation de son pays.

L'attaque qui a visé des civils dans le Nord-Est de la Birmanie le 24 décembre dernier provoque une onde de choc dans la communauté internationale. Le secrétaire général adjoint de l'ONU Martin Griffiths s'est dit «horrifié» après ce massacre où 35 personnes au moins auraient été tuées, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Ils ont été tués par les militaires de la junte alors qu'ils tentaient de fuir une zone de conflit.

Cette nouvelle tragédie a aussi semé la consternation dans le pays, à commencer par le cardinal Charles Maung Bo, l'archevêque de Rangoun. Dans un communiqué publié après le massacre, le cardinal Bo dénonce «une atrocité déchirante et horrible» et dit prier avec ferveur pour les victimes, leurs proches et les survivants «de cet acte inqualifiable et méprisable de barbarie inhumaine».

«L'ensemble de notre chère Birmanie est désormais une zone de guerre» se désole encore l’archevêque de Rangoun qui se demande quand cette spirale de violence prendra fin. «Quand cesseront des décennies de guerre civile en Birmanie? Quand pourrons-nous jouir d'une véritable paix, de la justice et d'une véritable liberté ? Quand cesserons-nous de nous entretuer ? Des frères qui tuent des frères, des sœurs qui tuent des sœurs - cela ne peut jamais, jamais être une solution à nos problèmes. Les fusils et les armes ne sont pas la solution», tonne l'archevêque de l'ancienne capitale birmane. 

En finir avec la guerre civile

Le cardinal Bo demande instamment à l'armée de déposer les armes, de «cesser de bombarder et de pilonner des innocents, de détruire des maisons, des églises, des écoles et des cliniques, et d'entamer un dialogue avec le mouvement démocratique et les groupes armés ethniques». L'archevêque de Rangoun demande aussi aux groupes armés qui luttent contre la junte de «reconnaître que les armes à feu ne résolvent pas la crise, mais la perpétuent, causant plus de morts, plus de famine, avec des conséquences dévastatrices pour la population».

«La solution et la poursuite de la paix sont en nous et parmi nous, chers frères et sœurs de Birmanie» poursuit le cardinal qui appelle la communauté internationale à la prière et à la solidarité envers son pays, qu'il s'agisse d'aide humanitaire ou d'efforts diplomatiques. «Nous devons faire la paix nous-mêmes et tracer ensemble un nouvel avenir de liberté, de justice, de vérité et de réconciliation» conclut l'archevêque de Rangoun.

Depuis le coup d'État militaire du 1er février dernier, au moins 1300 civils auraient été tués en Birmanie. La prise de contrôle du pays par la junte a par ailleurs exacerbé les anciens conflits avec les mouvements séparatistes. 

 

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27 décembre 2021, 12:10