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Méditation du 27ème dimanche ordinaire B :" Que l’homme ne sépare pas ce Dieu a uni "

Le Père Jésuite Antoine Kerhuel nous propose une méditation avec les lectures du 27ème dimanche ordinaire de l'année B.

L’Evangile de ce dimanche traite de l’union conjugale en nous invitant à aller au-delà de strictes prescriptions juridiques. Arrêtons-nous sur la radicalité de cet Evangile et des autres textes de la liturgie de ce jour.

Des pharisiens, c’est-à-dire des membres d’un groupe religieux se conformant à une observance rigoureuse de la loi de Moïse, demandent à Jésus comment il considère les liens du mariage : « est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? ». Jésus est devant des pharisiens, et, dans sa première réponse, il se situe donc, avec eux, sur le terrain de la loi. Jésus leur demande : « que vous a prescrit Moïse ? » et ceux-ci répondent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation ». L’échange entre Jésus et les pharisiens aurait pu s’arrêter là car – sur le plan strictement juridique – les choses sont claires. Mais Jésus conduit ses interlocuteurs vers un autre terrain : celui de la création. Jésus fait alors référence au passage du livre de la Genèse où il est rappelé que l’humanité a été créée homme et femme et où il est également souligné que, lorsque l’homme quitte père et mère pour s’attacher à sa femme, ils ne font plus qu’un. S’appuyant sur cette référence, Jésus conclut en disant : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ». Jésus invite ainsi ses interlocuteurs à quitter le terrain juridique pour revenir aux sources de notre vie d’homme et de femme. Pour Jésus, nous sommes appelés à sortir de la stricte observance de règles pour modeler nos vies selon l’intention du Créateur. Il s’agit là d’une perspective exigeante. Jésus invite ses interlocuteurs non pas à se conformer à une loi, mais à rejoindre le Créateur dans son acte même de création.

Bien souvent, nous cherchons à modeler notre vie sur la base de règles, de normes ou de lois. Une telle attitude est très certainement honorable, car elle manifeste notre conscience d’appartenir à une communauté humaine qui a élaboré un code pour régler sa vie ordinaire. Mais nous nous reconnaissons aussi enfants de Dieu, fils et filles d’un même Créateur, et cela signifie que notre vie se situe également au-delà, ou en deçà, d’un strict registre juridique. La toile de fond de notre existence est la radicale expérience de notre histoire avec Dieu. Celle-ci ne peut être balisée uniquement par des lois (aussi utiles soient-elles) ; notre histoire avec Dieu est celle d’une relation filiale, que Dieu ne rompt jamais et qu’il nous laisse libre de ratifier. Toutes nos relations humaines, y compris celles qui unissent des époux entre eux, sont placées dans la perspective d’une histoire sans cesse à construire. Cela nous demande de savoir défaire les nœuds qui apparaissent à certains moments et de rétablir les liens là où ils sont affaiblis. Tout cela pour entrer, autant que possible, dans une histoire de fidélité au-delà des - bien réelles - blessures de la vie.

Méditation du 27ème dimanche B, Père Antoine Kerhuel,SJ

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02 octobre 2021, 14:21