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Messe du Jeudi Saint à la cathédrale d'Hyderabad, en Inde, le 1er avril 2021. Messe du Jeudi Saint à la cathédrale d'Hyderabad, en Inde, le 1er avril 2021. 

Coronavirus en Inde: de lourdes pertes au sein de l'Église catholique

L'Église catholique en Inde se souvient de l'engagement missionnaire, du don d'eux-mêmes, du sacrifice suprême des prêtres et des religieuses qui sont morts du Covid-19 parce qu'ils n'ont pas cessé de mener à bien leur travail pastoral et social, en se consacrant au soin des malades et des souffrants.

Au moins 204 prêtres, 212 religieuses et 3 évêques figurent parmi les victimes de la pandémie de coronavirus en Inde, selon un recensement transmis le 30 mai dernier à l'Agence Fides par le père Suresh Mathew, frère capucin et journaliste indien, directeur de la revue anglophone Indian Currents, qui s'est chargé de suivre la situation au niveau national et de dresser la liste des prêtres, religieux, religieuses et évêques morts à cause du Covid-19. «La plupart des prêtres et des religieuses disparus se trouvaient dans des zones rurales pour effectuer un travail pastoral et n'avaient pas accès à des services de santé en temps opportun», explique le père Mathew.

L'Inde compte environ 30 000 prêtres catholiques, en comptant à la fois les diocésains et les religieux, et environ 103 000 religieuses. Parmi les religieux décédés, les jésuites ont enregistré 36 victimes, et les Missionnaires de la Charité, connues pour leur proximité physique auprès des abandonnés et des mourants, ont perdu 14 religieuses.

Nombre d'entre elles sont mortes alors qu'elles étaient activement engagées dans leur ministère. «Des sœurs ont été infectées alors qu'elles étaient en service à l'hôpital. Certains prêtres ont accompli les rites funéraires ou n'ont pas voulu manquer les sacrements et l'assistance spirituelle aux malades», explique le père Mathew. 

Partager les souffrances du peuple jusqu'à la mort

«Beaucoup de nos prêtres travaillant dans des coins reculés du pays n'avaient pas accès à des soins hospitaliers appropriés. Peut-être que s'ils avaient été dans des villes dotées de meilleures infrastructures sanitaires, ils n'auraient pas perdu la vie», affirme le frère capucin. «Ils ont travaillé parmi les pauvres, les indigènes, les oubliés qui n'avaient pas accès aux soins spécialisés et aux hôpitaux ou ne pouvaient pas se les payer. Ils étaient à leurs côtés dans la difficulté, la pénurie et l'indigence», ajoute-t-il.

«Il s'agissait de personnes qui, consciemment, ne voulaient pas se renfermer ou s'isoler, mais voulaient poursuivre leur travail, en donnant de leur personne, pour témoigner du visage miséricordieux et compatissant de Dieu qui se penche sur les souffrants, même au péril de leur vie», conclut-il.

«Ils sont morts dans l'exercice de leur service et de leur mission pastorale. On se souviendra toujours de leur contribution à l'Église et à sa mission», note le père Dibyasingh Parichha, prêtre et avocat dans l'Orissa. «Nous remercions Dieu pour le don de ces personnes et, suivant leur exemple, nous promettons de continuer à consacrer nos vies à Dieu, à l'Église et au peuple de Dieu, dans l'amour et le service, en particulier pendant la période de la pandémie», conclut le père Parichha.

Le bilan officiel de la pandémie de coronavirus en Inde s'èlève à ce jour à plus de 335 000 morts et plus de 28 millions de personnes contaminées. Mais ces chiffres sont probablement sous-estimés: l'administration indienne et les services sanitaires et funéraires sont débordés, et de nombreux décès ne peuvent être officiellement comptabilisés.

(avec Fides)

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02 juin 2021, 16:29