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Mgr Héctor Fabio Henao Gaviria, directeur de Caritas Colombie. Mgr Héctor Fabio Henao Gaviria, directeur de Caritas Colombie. 

Négociations suspendues en Colombie: l'Église cherche des voies de dialogue

Après la suspension des négociations entre le Comité national de grève et le gouvernement, l'Église catholique en Colombie continue à appeler au dialogue et à travailler dans un climat d'harmonie, de compréhension et de réconciliation entre les Colombiens.

Suite à la décision du Comité national de grève de suspendre les négociations qu'il avait entamées avec le gouvernement national il y a plusieurs semaines, Mgr Hector Fabio Henao Gaviria, directeur de la Caritas Colombie, a expliqué la situation dans un entretien au service hispanophone de Vatican News.

Le prélat colombien a expliqué qu’en réalité, les négociations qui visaient à répondre à un Plan d’urgence proposé en juin 2020, et qui cherchait à alléger la situation des populations les plus pauvres et les plus vulnérables au moyen d'un revenu de base, n'ont pas pu être formellement engagées. Le projet vise également à garantir la gratuité de l'enseignement universitaire pour les jeunes pendant cinq ans, et il aborde aussi d'autres points liés à l'impact de la pandémie.

Mais il y a eu de sérieuses divergences dans «la discussion initiale sur les garanties de protestation sociale et le respect des droits de l'homme, dans le contexte des manifestations publiques qui ont eu lieu récemment», explique Mgr Gaviria. Aucun accord n'a été trouvé sur cette liste de conditions préalables à la négociation, et, il y a plus d'une semaine, le comité de grève a quitté la table et déclaré la suspension des négociations.

Le mouvement de contestation révise sa stratégie

En substance, trois points ont été décidés par le Comité national de grève: premièrement, suspendre les négociations avec le gouvernement national; deuxièmement, mettre en débat tout ce problème social avec les maires, la société civile et par des débats au Sénat à partir du 20 juillet, date d'ouverture d'une nouvelle législature ; et troisièmement, «espacer les manifestations et les manifestations publiques, étant donné le grave impact que la pandémie a en Colombie», explique le prélat colombien.

En ce qui concerne le second point soulevé par le prélat, le Comité de grève a exprimé hier que, bien que la mobilisation sociale du mercredi en Colombie soit temporairement interrompue, elle se poursuivra d'une autre manière car «les causes qui l'ont générée sont toujours en vigueur». Ainsi, ils ont annoncé la réalisation d'un concert national un an après la présentation de la Déclaration au gouvernement, le 20 juin. Ils ont également indiqué qu'ils allaient entamer un dialogue national «avec les acteurs sociaux et syndicaux du pays, et les universités», dans la perspective de construire des projets de loi reprenant les points du document d'urgence, qui seront accompagnés le 20 juillet d'une grande mobilisation sociale afin de sensibiliser les parlementaires.

Dans ce cadre, la Conférence épiscopale de Colombie continue d'appeler à trouver des voies de dialogue et à continuer à travailler dans un climat d'harmonie, de compréhension et de réconciliation entre les Colombiens, afin de trouver les meilleures solutions aux graves problèmes qui ont été vécus pendant cette période.

 

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16 juin 2021, 15:40