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Caritas distribue de la nourriture aux victimes des inondations dans le diocèse zambien de Kasama, capitale de la province septentrionale, le 5 février 2021. Caritas distribue de la nourriture aux victimes des inondations dans le diocèse zambien de Kasama, capitale de la province septentrionale, le 5 février 2021.  

Zambie: les évêques en appellent aux jeunes pour lutter contre la corruption

Que les jeunes s'unissent pour lutter contre la «corruption endémique» qui ravage la Zambie. C’est l’appel lancé par la conférence épiscopale nationale, le 12 mars dernier, Journée nationale de la jeunesse dans le pays, anciennement Rhodésie du Nord, en référence à un épisode douloureux de l’histoire coloniale.

Dans une note publiée à ce sujet, Mgr George Zumaire Lungu, évêque de Chipata et président de l’épiscopat, explique combien un système social profondément corrompu est «un obstacle à la création d'un avenir stable et durable pour les jeunes», car «il les prive de leurs rêves et bloque les possibilités de faire ressortir le potentiel que Dieu leur a donné pour le bien commun».

L’épiscopat de ce pays d’Afrique australe, membre du Commonwealth, enjoint ainsi toute la jeunesse zambienne à lutter contre ce fléau «partout où il se manifeste».

Un manque criant de perspectives

«La corruption est inacceptable parce qu'elle noie encore plus les jeunes dans la pauvreté, leur donnant peu d'espoir de survie, les étouffant dans des choix de vie désespérés que, sinon, ils ne feraient jamais», a ajouté Mgr Lungu.

«Les joies et les espérances, les peines et les angoisses des hommes de notre temps, surtout ceux qui sont pauvres, sont en fait les joies et les espérances, les peines et les angoisses des disciples du Christ", comme l'affirme la Constitution pastorale Gaudium et Spes, fruit du Concile Vatican II, a cité l’évêque zambien. 

 

Créée par le gouvernement zambien en 1966, la Journée nationale de la jeunesse a lieu chaque année le 12 mars. Elle commémore les émeutes du 12 mars 1962, au cours desquelles des jeunes du pays ont été tués par les forces de sécurité coloniales. L'événement vise à souligner l'engagement des jeunes au sein de la société et leur contribution au développement du pays en tant que futurs dirigeants.

Le lourd passif des politiques zambiens

À l’été 2020, les manifestations se succédaient à Lusaka, la capitale. Les protestataires munis de «cartons jaunes» dénonçaient la corruption du gouvernement. Le Baromètre mondial de la corruption de 2019 indique que la perception de la corruption dans le domaine de la police est passée de 51% il y a 4 ans à 54% aujourd'hui: les Zambiens perçoivent ainsi la police comme plus corrompue qu'auparavant. Dans l'administration publique, les faibles salaires des employés et le manque de transparence en sont aussi des terreaux.

En 1991, Frederick Chiluba devient le premier président élu démocratiquement dans le pays. Au cours de son mandat, il a été accusé par la Haute Cour de Londres d'avoir détourné avec ses conseillers pas moins de 46 millions de dollars des caisses de l'État zambien. 

La Zambie élira cet été son nouveau président lors d’un scrutin présidentiel, le 12 août. L’actuel président, Edgar Lungu, élu depuis 2015, devrait se présenter pour un nouveau mandat. Il est régulièrement accusé par ses adversaires politiques de dérive. 

 

 

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15 mars 2021, 13:00