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Commémorations du 10e anniversaire du tsunami et de l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, le 11 mars 2021. Commémorations du 10e anniversaire du tsunami et de l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, le 11 mars 2021.  

Mgr Takami: dix ans après Fukushima, une catastrophe environnementale

Le Japon se souvient avec émotion du 11 mars 2011. Il y a 10 ans, jour pour jour, un séisme de magnitude 9 secouait l’archipel provoquant un terrible raz de marée, dont les vagues ont submergé la centrale nucléaire de Fukushima-Daichii.

Michele Raviart - Cité du Vatican 

Le bilan humain est dramatique -20 000 morts-, les dégâts sont inouïs et le traumatisme durable pour le peuple japonais, qui a observé aujourd’hui une minute de silence à 14h46, heure du séisme. Des cérémonies d’hommages ont eu lieu toute la journée, surtout dans le nord-est, la région la plus meurtrie. Cette catastrophe en trois temps a donc marqué les esprits, et suscité une prise de conscience sur le rapport des habitants à l’environnement… Mgr Joseph Takami, l’archevêque de Nagasaki, en témoigne. 

Témoignage de Mgr Takami, archevêque de Nagasaki

Par ailleurs, dans un message publié le 11 mars, l’épiscopat nippon renouvelle son appel à l’abolition de l’énergie nucléaire, invitant à tirer les leçons de la catastrophe de Fukushima, et précisant l’engagement de l’Église catholique au Japon à promouvoir la vie, dans le sillage de la venue du Pape dans leur pays en 2019. «Protéger toute vie» était le thème de ce voyage apostolique , durant lequel le Pape avait participé à une rencontre avec les victimes du "Triple désastre" (séisme, tsunami et accident nucléaire).

La reconstruction conduite par l'Église

À ce jour, le sort de plus de 2 500 personnes reste inconnu et plus de 40 000 personnes continuent de vivre en étant évacuées. «Nous continuons à prier pour le repos éternel des défunts et adressons nos plus sincères condoléances à toutes les victimes», assurent les évêques dans leur message, saluant toutes les opérations de reconstruction entamées. 

 

Dès la fin du mois de mars 2011, les 16 diocèses du pays ont convenu de travailler ensemble pour fournir une aide à la reconstruction pendant 10 ans. «Il n'y aurait pas eu d'activités de soutien à la reconstruction sans la présence des volontaires», reconnait l’épiscopat nippon.

L'abolition des centrales nucléaires 

«Guidée par ces mots, l'Église catholique au Japon ne se limite pas à un soutien matériel, mais continuera à marcher dans les liens de solidarité avec les habitants de Tohoku comme des amis, des frères et des sœurs, une solidarité qui se répand dans le monde entier pour "élever... notre horizon et notre espérance."», ont-ils ajouté, rappelant leur combat pour l’abolition immédiate des centrales nucléaires, à peine huit mois après le tremblement de terre.

«Malheureusement, nous avons le sentiment qu'avec le temps, la situation évolue dans une direction différente de cet appel. Dix ans après l'accident, nous renouvelons notre appel à l'abolition immédiate des centrales nucléaires et à une révision des modes de vie», lancent-ils à nouveau aujourd’hui.

L'accident tragique de Fukushima a en effet placé l'opportunité de poursuivre le programme nucléaire au centre du débat public japonais. L'objectif est d'atteindre la neutralité carbone entre les émissions et l'absorption d'ici 2050. Le débat se poursuit sur la nécessité ou non d'utiliser l'énergie nucléaire pour atteindre ce résultat.

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11 mars 2021, 12:00