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Saint Joseph et l'Enfant Jésus Saint Joseph et l'Enfant Jésus 

Saint Joseph: un père inspirant en cette période de pandémie

Le père nourricier du Christ est «un saint de la porte d’à côté» qui exprime sa paternité tel «un gardien qui veille», comme nous l'explique dans un entretien frère Anthony-Joseph Pinelli, religieux du couvent des Carmes de Paris.

Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican (mis à jour le 19 mars 2022)

Le Saint-Père a souhaité consacrer une année à saint Joseph, du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021. Dans sa lettre apostolique “Patris corde” (avec un cœur de père), publiée à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Église universelle, le Pape François propose une réflexion sur la paternité de l’Époux de la Vierge Marie. Saint Joseph est décrit comme un père aimé, un père dans la tendresse, dans l’obéissance et dans l’accueil, un père au courage créatif, un travailleur, un père dans l’ombre.

Dans la perspective de l’année “Famille Amoris laetitia”, cinq ans après la publication de l'exhortation apostolique consacrée à la joie de l’amour dans les familles, le Saint-Père a dit confier cet évènement à la Sainte Famille de Nazareth, en particulier à «saint Joseph, époux et père attentif». Frère Anthony-Joseph Pinelli, religieux du couvent des Carmes de Paris, voit en Joseph une figure qui exprime sa paternité «à travers le soin» comme «un gardien qui veille». Il est «un modèle» dans cette période de crise liée à la pandémie de Covid-19, témoignant à la fois d’une grande disponibilité vis-à-vis de l’œuvre de Dieu et d’un total “lâcher prise”.

De quelle manière s’exprime la paternité de Joseph vis à vis de son fils Jésus, dont il n’est pas le géniteur ?

Dès le début de l’Évangile de saint Mathieu, il est souligné que Joseph exerce sa paternité vis-à-vis de Jésus, au sein de la Sainte Famille, en prenant soin. Il prend soin de son épouse la Vierge Marie et de cet enfant dont il va assurer l’éducation ainsi que la formation humaine et spirituelle. Lorsqu’en 1989, le Pape Jean-Paul II a proposé une lettre apostolique consacrée à la figure de saint Joseph, il a précisément choisi de l’intituler “Rendemptoris Custos”, le gardien du Rédempteur. La paternité de saint Joseph, s’exerce, avant tout, comme un gardien, comme celui qui veille.

Joseph est notamment décrit par le Pape François (qui cite l’écrivain polonais Jan Dobraczyński) comme l’ombre de Dieu sur terre, pour Jésus. Son rôle est loin d’être secondaire. Pour quelle raison le Christ avait-il besoin d’un père nourricier ?

Le Christ avait besoin d’un père nourricier, et il l’a trouvé en la personne de Joseph, au nom du réalisme de l’Incarnation. Lorsque le Verbe se fait chair, lorsque le Christ vient dans notre monde, il assume sa nature humaine en se faisant semblable à nous et donc il s’insère dans une famille humaine véritable. Le Verbe a appris à parler grâce à ses parents humains. Le fils de Dieu a appris la prière des psaumes, la prière de son peuple - le peuple juif - grâce à son père saint Joseph.

Joseph est un père dans l’accueil et au courage créatif, nous dit le Pape François dans sa lettre apostolique “Patris corde”. Quelle est la voie que nous indique aujourd’hui saint Joseph et quel modèle propose-t-il ?

Je suis frappé par l’écho qu’il y a entre la lettre “Patris corde” et l’enseignement que le Pape François nous a donné dans son exhortation apostolique sur l’appel à la sainteté “Gaudete et exsultate”. Il me semble que saint Joseph est pour nous aujourd’hui le modèle de ces «saints de la porte d’à côté». Ils sont ceux qui sans bruit, mais de façon absolument essentielle à l’Église et à notre société, sont là pour assumer l’humble mission du quotidien et prendre soin de leurs frères et sœurs. C’est un exemple extrêmement important pour nous aujourd’hui, en particulier dans la grave crise que nous traversons.

Les songes occupent une place importante dans l’histoire de Joseph qui obéit à Dieu avec confiance, en accueillant Marie. Ce «lâcher prise» du père du Christ, face à une situation difficile, incroyable, peut-il être source d’inspiration et d’encouragement dans cette période douloureuse et inédite de pandémie ? 

Les songes de saint Joseph sont particulièrement éclairants et encourageants dans la grave crise que nous traversons car l’Évangile de saint Matthieu nous dit que Joseph est à la fois dans la plus grande disponibilité et dans un “lâcher prise”, c’est-à-dire dans la plus grande confiance en l’œuvre de Dieu, en lui. Mais ce terme songe ne veut pas dire être un doux rêveur, il signifie accueillir la parole de Dieu et une fois réveillé la mettre en pratique. J’y vois un lien avec les enseignements du Pape François qui nous invite à rêver. Rêver, me semble t-il, c’est écouter les grands désirs que nous portons dans notre cœur, qui viennent de Dieu, et recevoir de Dieu la grâce et la force de les mettre en pratique. En cela, Joseph représente un modèle.

Entretien avec Frère Anthony-Joseph Pinelli, religieux du Couvent des Carmes de Paris

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19 mars 2021, 08:30