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Manifestations à Rangoon Manifestations à Rangoon 

Les évêques birmans renouvellent leur appel à la paix

L’épiscopat birman adjure les autorités militaires de résoudre pacifiquement les problèmes du pays, qui a vécu ces derniers jours au rythme des violences avec la mort de plusieurs manifestants touchés par des tirs à balles réelles de la police.

Dans un appel publié dimanche et relayé par l’agence Fides, les évêques s’adressent «à ceux qui ont du pouvoir» afin «qu’ils reprennent le chemin du dialogue»; ils évoquent avec amertume «le spectacle des jeunes qui meurent dans les rues», le qualifiant de «blessure» infligée à une nation autrefois florissante.

Samedi a été la journée la plus meurtrière depuis le coup d’État du 1er février dernier, avec le décès de 3 personnes –deux à Mandalay, une à Rangoon-, tuées par les forces de police qui n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur les cortèges de manifestants, avant d’en arrêter environ cinq cents. Dimanche, la junte a durci le ton à leur égard, avertissant qu’ils risquaient la mort en persévérant sur la voie de la contestation. Mais ces menaces n’ont pas découragé les Birmans, encore nombreux à être descendus dans les rues de plusieurs villes ce lundi.

«Ne laissons pas notre sol sacré être mouillé de sang fraternel» demandent encore les évêques, souhaitant que cesse «la tristesse des parents qui enterrent leurs propres enfants». Ils rappellent la «grande promesse» qu’avaient représenté les élections de novembre, organisées en pleine pandémie, mais qui portaient en elles «le rêve d'une paix durable et d'une démocratie robuste».

Les évêques joignent leur voix à celles des moines bouddhistes pour mettre en garde les militaires: «la Birmanie peut être rayée de la carte du monde si les problèmes ne sont pas résolus de manière pacifique», insistent-ils tout en réitérant avec force «l'appel à la réconciliation par le dialogue».

Et l’épiscopat de conclure: «le recours à la violence doit cesser, urgemment. Les leçons du passé nous apprennent que la violence ne l'emporte jamais. Soixante-dix ans après l'indépendance, ceux qui sont au pouvoir doivent investir dans la paix. Le capital de la paix guérira la nation. Donnons une chance à la paix. La paix est possible et elle constitue l'unique voie possible».

Encouragés par les paroles de leurs pasteurs, de nombreux laïcs, hommes et femmes, sont descendus dans les rues hier, 21 février, et ont défilé pacifiquement, en prière, montrant leur plein soutien à un parcours de réconciliation et à la démocratie. 


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22 février 2021, 14:32