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Le Pape lors de sa visite pastorale à Bari, le 23 février 2020. Le Pape lors de sa visite pastorale à Bari, le 23 février 2020.  

Comece: la Méditerranée doit redevenir un lieu de paix et de dialogue

À l'approche du renouvellement du partenariat Euromed, les évêques européens plaident pour la mise sur pied d'un nouveau modèle qui soit équitable et centré sur les personnes.

Vatican News

La région méditerranéenne devrait redevenir un lieu de rencontres pacifiques entre personnes de cultures et de religions différentes, ont rappelé les évêques européens. Le 18 janvier dernier, une délégation de la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne (Comece) a rencontré M. Olivér Várhelyi, commissaire européen chargé de la politique de voisinage et d'élargissement, afin de formuler des recommandations politiques pour un partenariat euro-méditerranéen (Euromed) équitable et centré sur les personnes.

Au cours de cette réunion en ligne, la délégation a présenté au commissaire un document préparé par la Comece en dialogue avec les autorités ecclésiastiques locales, en vue du renouvellement du partenariat de l'UE avec dix pays méditerranéens cette année. Ce renouvellement a été annoncé en 2020, à l'occasion du 25e anniversaire d'Euromed (également connu sous le nom de "processus de Barcelone"), qui réunit les 27 États membres de l'UE et 15 pays méditerranéens d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. 

Tout en saluant les efforts de l'Union européenne pour contribuer à créer la stabilité, la paix et la prospérité dans la région, le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la COMECE, a appelé à des «réponses politiques de l'UE ancrées dans les valeurs fondamentales de l'Union et respectueuses de la dignité humaine et des droits de chaque personne, y compris les migrants et les réfugiés». L'archevêque Youssef Soueif de Tripoli des Maronites (Liban) était également présent à la réunion, et a souligné que l'UE devrait «soutenir une culture de la rencontre dans son voisinage méridional et contribuer à favoriser la paix par l'éducation, le dialogue, l'instauration de la confiance et le respect de la diversité socioculturelle et religieuse, tout en promouvant le concept de citoyenneté égale et pleine».

Un cadre migratoire plus solide

Le document présenté par la délégation contient plus de 30 propositions politiques dans cinq domaines prioritaires, à savoir migration, paix, liberté religieuse, développement humain et écologie intégrale.

En ce qui concerne les migrations, la Comece demande un cadre plus solide et des ressources dédiées pour lutter contre leurs «causes profondes», en rendant «réel et effectif le droit primordial» des personnes et des familles à rester dans leur pays d'origine en toute sécurité et dignité. Selon les évêques européens, l'UE devrait également s'engager à garantir le droit des réfugiés, des demandeurs d'asile et des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays à retourner dans leur pays d'origine dès que les conditions de sécurité le permettent, «en soutenant leur réintégration dans leur société».

À cet égard, ils soulignent qu'il est particulièrement important de soutenir les réfugiés syriens au Liban et de leur fournir les moyens de rentrer chez eux de manière humaine et ordonnée. Le document souligne en outre la nécessité de protéger les mineurs migrants non-accompagnés qui arrivent dans l'UE et de veiller à ce qu'ils soient réunis avec leurs parents ou leurs tuteurs légaux.

Impliquer les chefs religieux

Sur les thèmes de la paix et de la sécurité, les évêques européens appellent à une plus grande implication des chefs religieux locaux qui peuvent jouer un rôle crucial dans les différents contextes pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir une culture de rencontre et de fraternité humaine. Le document attire également l'attention sur la réalité des discriminations subies par les minorités religieuses, notamment les communautés chrétiennes, dans certains pays.

Selon la Comece, l'UE devrait donner plus de visibilité à ces situations dans les forums internationaux, soutenir les victimes et utiliser son pouvoir et son influence pour faire cesser (et prévenir) les violations de la liberté religieuse, même en utilisant le droit pénal international. Selon les évêques européens, la promotion du concept de «citoyenneté commune» dans toutes les sphères de la vie, en particulier dans les écoles et les médias, est la clé pour surmonter ces violations. 

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21 janvier 2021, 16:24