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Une vue aérienne de Gaza, le 25 novembre 2020. Une vue aérienne de Gaza, le 25 novembre 2020. 

Gaza: augmentation record des infections au coronavirus

Les autorités sanitaires craignent le pire en raison de la forte densité de population et des difficultés causées par le blocus. Le curé de Gaza, le père Gabriel Romanelli, explique que «le coronavirus a rendu la situation humanitaire et la vie ordinaire plus difficiles».

Michele Raviart - Cité du Vatican

Une augmentation record des infections au coronavirus est enregistrée dans la Bande de Gaza, avec une situation sanitaire qui risque de devenir incontrôlable, selon les autorités médicales et politiques. Le week-end dernier, plus de 890 nouveaux cas ont été recensés, ce qui représente le pic le plus élevé depuis le début de la pandémie. Au total, il y a eu plus de 15 000 cas et 70 décès. Plus de 300 personnes ont été admises aux soins intensifs, 79 des 100 ventilateurs pulmonaires étant déjà utilisés.

Isolement et surpopulation

Le nombre de cas graves n'est pas très élevé, rapportent les médecins de Gaza, mais ce qui est inquiétant pour les semaines à venir, ce sont les conditions sociales et sanitaires dans toute la bande de Gaza où la densité de population est très élevée et où plus de deux millions de personnes vivent sur quelques centaines de kilomètres carrés. Le ministère de la santé se prépare donc au pire si la situation épidémiologique devait rester telle qu'elle est aujourd'hui.

Le nombre de structures de prise en charge des thérapies intensives est très limité et l'approvisionnement en médicaments est de plus en plus difficile en raison du blocus israélien, également appliqué par l'Égypte. L'isolement de Gaza a paradoxalement protégé la zone de la première vague du virus, mais dès le mois d'août, les premiers cas ont commencé à être enregistrés en dehors des centres de quarantaine, ce qui a accru l'inquiétude de la population et poussé les autorités à imposer un couvre-feu.

Il est de plus en plus difficile de quitter le territoire

«Le coronavirus a rendu la situation humanitaire et la vie ordinaire plus difficiles», confirme le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse de Gaza. «N’oublions pas que depuis plus de dix ans, Gaza est sous un embargo très strict et cela signifie que ceux qui ont des permis et peuvent sortir sont très peu nombreux, surtout ceux qui se consacrent au commerce.» Au cours de la dernière période, donc, le nombre de personnes qui ont pu quitter la Bande de Gaza, explique-t-il, «a été réduit de façon drastique», également parce qu'en raison de la pandémie, «en Israël, le bureau qui s'occupe de l'octroi des visas et des permis est également fermé».

Le désir d'une vie normale

Un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les conséquences économiques du blocus de la Bande de Gaza est attendu ces jours-ci, mais il est clair que la population est en train de souffrir. «Nous sommes deux millions deux cent mille personnes, et la majorité de la population est jeune et a le désir et l'anxiété de vivre. Ils ont le smartphone et tous les moyens pour voir ce qu'est la vie en dehors des murs. Tant de personnes aspirent à partir ou à ce qu'au moins à Gaza, on puisse vivre normalement», insiste le missionnaire argentin, en charge de la petite minorité catholique de ce territoire palestinien.

L'espoir d'un dialogue

La décision prise la semaine dernière par l'Autorité nationale palestinienne de reprendre les relations avec Israël après la suspension décidée en mai peut être considérée comme un premier pas pour tenter de relancer le processus de paix. «Il est vrai qu'il y a des signes qu'il peut encore y avoir un dialogue et c'est un peu une bouffée d'air frais, mais cela n'a pas d'effet direct sur la population», explique le prêtre.

Malheureusement, en fait, «les gens n'ont plus d’espoir, car ils ont vu tant d'injustices et écouté tant de discours agressifs, non seulement ceux qui incitent à la violence, mais aussi ceux qui incitent à l'injustice continue». Mais «rien n'est impossible, surtout dans l'ordre des choses humaines et des décisions qui, bien que douloureuses, doivent être prises pour réaliser des pas concrets vers la paix».

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27 novembre 2020, 12:56