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Un essai nucléaire dans les années 1950. Un essai nucléaire dans les années 1950. 

USA-Europe: appel conjoint des évêques contre les armes nucléaires

Dans la lignée des interventions du Pape François sur le rejet du principe même de la dissuasion nucléaire, les représentants des évêques des États-Unis et de l’Union européenne ont publié une déclaration conjointe pointant les dangers que font encore courir les armes nucléaires sur la sécurité du monde.

Lundi 22 juin à Vienne en Autriche, les Etats-Unis et la Russie ont lancé leurs négociations sur l'avenir du dernier accord de contröle des armements nucléaires  en vigueur entre les deux puissances, dont l'existence est menacée par l'insistance de Washington à y inclure la Chine. Outil d'un désarmement progressif, le traité New Start maintient les arsenaux des deux pays bien en-deçà du niveau de la Guerre froide en limitant à 700 le nombre de lanceurs nucléaires stratégiques et à 1.550 le nombre de têtes nucléaires.

Les Etats-Unis justifient leur exigence à inclure la Chine par la capacité nucléaire en rapide expansion de Pékin. De son côté, la Chine refuse de participer aux négociations. Conclu en 2010, New Start expire le 5 février 2021.

Déclaration commune des évêques 

En vue de cette rencontre, les évêques des États-Unis et de l'Union européenne ont publié une déclaration commune, signée par Mgr David J. Malloy, président du Comité des évêques des États-Unis pour la justice et la paix internationales, et par Mgr Rimantas Norvila, président de la Commission des relations extérieures de la Comece (Commission des Épiscopats de la Communauté européenne).

Invitant tous les catholiques et tous les croyants à «prier pour un dialogue fructueux qui fera progresser le contrôle des armements et le désarmement nécessaires, en promouvant un monde plus pacifique et plus juste», les évêques rappellent que «si le traité "New Start" expire en février 2021, les États-Unis et la Russie n'auront, pour la première fois depuis 1972, aucune limite juridiquement contraignante et vérifiable à leurs arsenaux nucléaires stratégiques, ce qui pourrait également avoir des implications importantes pour la sécurité européenne et la paix mondiale».

Le monde demeure instable et en danger

Bien que «l'horreur d'une guerre nucléaire potentielle» semble bien loin après la fin de la guerre froide, la déclaration commune met en garde : «Les récents développements géopolitiques nous rappellent que notre monde reste en grave danger», avertissent les signataires, qui souhaitent donc que la réunion du 22 juin puisse être «caractérisée par la sagesse, le renforcement de la confiance et la coopération en faisant de la maîtrise des armements et du désarmement nucléaire une priorité absolue».

Enfin, les évêques rappellent ce que le Pape François a dit lors de son voyage apostolique au Japon en novembre 2019 : «Que la prière, la recherche inlassable de la promotion d'accords, l'insistance sur le dialogue soient les "armes" dans lesquelles nous plaçons notre confiance et aussi la source d'inspiration des efforts pour construire un monde de justice et de solidarité qui offre de réelles garanties pour la paix», avait-il déclaré à Nagasaki.

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19 juin 2020, 20:00