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Etats-Unis : les évêques s’offusquent du nouveau décret anti-immigration

Après avoir banni les ressortissants de sept états en 2107, Donald Trump a décrété limiter, le 31 janvier dernier, l’accès aux États-Unis pour six nouveaux pays : la Tanzanie, le Kirghizistan, l’Erythrée, le Soudan, le Myanmar et le Nigeria. L’Eglise craint de voir des familles déchirées, et s’inquiète pour l’identité même du pays.

Anne-Quitterie Jozeau - Cité du Vatican

L’Eglise a immédiatement contesté le nouveau décret anti-immigration de Donald Trump, en vertu duquel à compter du 22 février prochain les citoyens de six nouveaux pays considérés «dangereux» seront empêchés d’entrer sur le sol américain, à l’exception des touristes et des hommes d’affaires.

Ainsi, les Etats-Unis interdisent aux Nigeria, Myanmar, Erythrée, Kirghizistan de posséder de nouveaux visas d’immigration. Quant au Soudan et à la Tanzanie, les deux pays ne sont plus autorisés à recevoir des diversity visas, tirés à la loterie pour les pays à l’immigration historiquement faible. 

Déjà le 27 janvier 2017, les ressortissants de sept pays - l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et Yémen- s'étaient vu interdits de territoire aux Etats-Unis. À l’époque, Donald Trump avait justifié son choix de la même manière, il s’agit pour le président américain de protéger les Etats-Unis. Dès le début de son mandat, celui-ci avait soutenu : «Nous devons rester en sécurité. Notre pays doit être en sécurité».

«Cela va nuire à des familles innocentes» 

Ce 2 février, la Conférence épiscopale (USCCB), la Caritas et le Catholic Relief Services ont signé une condamnation commune à propos de la décision du président américain. Celle-ci met en garde Donald Trump contre les risques de séparation des familles, en dévoilant avoir été «témoins du traumatisme de la séparation des familles qui se produit avec les interdictions de voyager».

Le comité pour l’immigration et le comité pour les affaires œcuméniques et interreligieuses de l’USCCB ont dénoncé cette «proclamation restreignant l’immigration». 

Ce décret «ébranle les efforts de regroupement familial et rendra plus difficile la garantie d'un soutien aux migrants forcés dans les pays désignés». La déclaration commune a averti que cela allait «nuire à des familles innocentes».

Les Etats-Unis perdent leur essence-même d’état accueillant 

Déjà en février 2018 dans un communiqué, le président de la Conférence épiscopale, Mgr José Gomez, avait fait part de son indignation. Il était alors question des Dreamers, les quelques 700 000 jeunes migrants habitant aux Etats-Unis, à qui Donald Trump ne souhaitait plus accorder un permis de séjour et de travail, instauré par Barack Obama en 2012. 

À en croire Mgr José Gomez, un des fondements de la construction des Etats-Unis semble menacé. Mgr Gomez a insisté sur le fait que «l’accueil des familles a permis à notre pays d'intégrer les générations successives d'immigrants dans le tissu de la vie américaine, leur permettant de contribuer avec leur foi, leurs valeurs et leurs talents au service de la grandeur du pays». 

Début février, les évêques américains avaient également manifesté leur profond désaccord à propos de la dernière décision de la Cour suprême, qui limitait l’accès aux soins et aux logements pour les personnes migrantes. 

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05 février 2020, 18:26