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Un sommet des chefs d'État d'Amérique centrale à Saint-Domingue, capitale de la République dominicaine, le 30 juin 2018. Un sommet des chefs d'État d'Amérique centrale à Saint-Domingue, capitale de la République dominicaine, le 30 juin 2018. 

République dominicaine : l’épiscopat propose une charte contre la corruption

Une lettre pastorale des évêques du pays vise à fixer un cadre éthique dans la perspective des élections de 2020.

Vatican News

Les évêques de République dominicaine ont publié une lettre pastorale intitulée " Elections 2020 : un espace de participation et d'engagement ". En effet, les processus électoraux qui auront lieu, en février, avec les élections municipales et, fin mai, avec les élections législatives et présidentielles sont une occasion de relance de l’engagement des citoyens dans ce pays relativement stable et prospère si on le compare à son voisin haïtien, mais tout de même miné par la corruption.

Malgré les avancées du système électoral et l'introduction de deux nouvelles normes qui renforcent la transparence des élections, la Lettre Pastorale souligne l'urgence d'un comportement éthique dans la société. «L'anéantissement de l'éthique, lit-on dans le message, marque le passage à l'utilisation dégradante du pouvoir, à l'exploitation et aux abus par ceux qui sont en position de pouvoir, et à l'accaparement d'une classe dépossédée qui n'a que le droit de consentir». D’où l'appel aux électeurs à voter pour des gens honnêtes qui offrent des garanties pour l'avenir et qui conservent les valeurs suprêmes de la nation.

Affronter sérieusement les problèmes du pays

Aux candidats, les évêques demandent des actions concrètes pour combattre les graves problèmes du pays. Parmi leurs propositions , écrivent-ils, des sujets tels que «la corruption administrative et les moyens de la combattre ; la défense des deux vies, celle de la mère et celle de l'enfant à naître ; la violence citoyenne généralisée et la violence domestique comme sous-culture qui demande une attention urgente».

En outre, ils appellent au respect de l'ordre juridique et constitutionnel, et à l'investissement dans des domaines clés tels que la santé, la justice et la sécurité sociale.  La lettre pastorale note également la nécessité d'une politique de l'emploi qui offre de plus grandes possibilités d'intégrer les jeunes dans l'activité productive, et l’urgence d’une attention particulière à apporter aux femmes, en soulignant leur valeur, leur dignité et le respect qui leur est dû dans la société. 

Des actions concrètes pour vaincre la corruption

L'épiscopat insiste sur la nécessité d'éradiquer la corruption, et critique la faiblesse de l'administration de la justice où «les pots-de-vin et l'impunité» demeurent trop répandus.  Face à ces fléaux sociaux, la Lettre Pastorale souligne la nécessité de promouvoir la coexistence et l'éducation des citoyens, «impératif éthique et besoin fondamental pour le maintien et le renforcement de la démocratie».

Dans son message, la Conférence épiscopale dominicaine rappelle la commémoration du 60e anniversaire de la Lettre Pastorale de 1960, prélude à la chute, un an plus tard, de la terrible dictature de Rafael Leónidas Trujillo. À cette époque, pour les évêques, ce document était un «phare de lumière et d'espoir» pour la population troublée et pour les «jeunes persécutés et torturés qui réclamaient la liberté». 

Cet anniversaire est proposé par l'épiscopat comme une occasion propice «pour que tous ensemble, au-delà de nos différences temporaires, nous réaffirmions notre engagement solennel de continuer à apporter le meilleur de ce que nous sommes et de ce que nous avons dans la construction d'une meilleure République dominicaine».

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15 janvier 2020, 17:09