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Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, ici lors de sa messe d'installation, le 6 janvier 2018. Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, ici lors de sa messe d'installation, le 6 janvier 2018. 

Le diocèse de Paris célèbre sainte Geneviève, patronne de la ville

Ce début d’année 2020 est marqué, dans la capitale française, par une neuvaine qui s’achèvera le 11 janvier, jour du 1600e anniversaire de la naissance de la sainte patronne de Paris.

Sainte Geneviève, qui a eu une longue vie s’étalant environ de l'an 420 au début du VIe siècle, est la sainte patronne de la ville de Paris mais aussi celle des gendarmes : une statue de la sainte, réalisée par la sculptrice Anna Quinquaud en 1945, est conservée à la direction générale de la Gendarmerie nationale, à Issy-les-Moulineaux.

Selon des historiens médiévistes, sainte Geneviève était une jeune responsable politique confrontée à de lourdes responsabilités dès l’âge de 20 ans, car en tant que fille unique (ou filleule, un doute subsiste sur ce point) d’un officier gallo-romain de haut rang, elle fut membre d’une sorte de “conseil municipal”, même si le terme est évidemment anachronique. Devenue vierge consacrée, elle jouera un rôle historique très important lors de deux épisodes marquants dans l’histoire de France.

Tout d’abord, lors du siège de Paris par les Huns en 451, elle parvient à établir une résistance spirituelle efficace en lançant ces mots : «Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous, les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications». Cette supplication sera une réussite, l’histoire l’a démontré : Attila et ses troupes, qui avaient dévasté une grande partie du continent européen, épargneront Lutèce.

Un autre épisode moins connu concerne le siège de Paris par les troupes du roi franc Childéric 1er (le père de Clovis) en 465. Là aussi, le leadership de sainte Geneviève permettra de contourner le blocus et d’assurer l’approvisionnement de la ville grâce à l’acheminement de provisions à partir des terres fertiles de Brie et de Champagne.

Une figure centrale dans la christianisation de la France

Ces évènements, rapportés au siècle suivant par l’un des rares livres écrits qui ait pu être conservé et reproduit tout au long du Moyen-Âge, ont contribué à faire de cette jeune femme une héroïne locale et nationale, donnant à sainte Geneviève l’aura d’une prophétesse, à la façon de sainte Jeanne d’Arc près de 1 000 ans plus tard. Contrairement à la jeune Pucelle dOrléans qui fut martyre à 19 ans, Geneviève, elle, a vécu jusqu’à un âge très avancé : elle se serait éteinte de façon naturelle à près de 90 ans, entre 502 et 512, après avoir œuvré activement à la conversion de Clovis, et donc à l’établissement d’un régime de chrétienté en France.

Selon la tradition, Clovis et Geneviève furent enterrés au même endroit, l’ermitage de Paris, devenu l’église Sainte-Geneviève, qui sera détruite en 1803. En 1793, en plein climat de fureur révolutionnaire, le conseil général de Paris décide de brûler les restes de la sainte qui les avait précédés en politique. Ses cendres sont alors dispersées dans la Seine. Mais certaines reliques (un avant-bras et quelques phalanges), qui avaient été préalablement dispersées dans plusieurs monastères hors de Paris, seront ultérieurement rassemblées pour constituer une nouvelle châsse et un nouveau sarcophage. Conservé en l’église Saint-Étienne-du-Mont, près du Panthéon, ce reliquaire a notamment donné lieu à une visite de saint Jean-Paul II en 1997, lors des JMJ de Paris.

Un évènement tragique, quelque peu oublié de nos jours, s’est produit dans cette église en 1857, lorsque l’archevêque de Paris, Mgr Sibour, fut assassiné par un prêtre opposé au dogme de l’Immaculée Conception, proclamé par le Pape Pie IX trois ans auparavant. C’est sur le lieu de ce meurtre que débute traditionnellement la neuvaine à sainte Geneviève.

Plusieurs diocèses impliqués dans les célébrations

Afin de retracer symboliquement le parcours de la sainte, neuf messes seront organisées à Saint-Étienne-du-Mont, du 3 au 11 janvier, selon le même rythme chaque jour : une messe solennelle à 15h suivie d’une vénération des reliques à 16h.

Ce vendredi 3 janvier, la première messe a été célébrée par Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, la ville qui porte du premier évêque de Paris, un martyr dont le culte a été diffusé par Sainte Geneviève. Ce vendredi s'est tenu également un temps d’adoration eucharistique, de 17h à 18h30.

Samedi 4 janvier, c’est l’évêque du diocèse aux Armées françaises, Mgr Antoine de Romanet, qui célèbrera la messe, car sainte Geneviève a été proclamée en 1962 patronne de la Gendarmerie française par le saint Pape Jean XXIII, à la demande du cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris à l’époque. Cette journée de samedi sera aussi marquée par une prière orthodoxe à 12h30 à la chapelle de sainte Geneviève.

Le dimanche 5 janvier, c’est Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris, qui célèbrera la messe de l’Épiphanie, toujours à 15h. Le lundi 6 janvier, ce sera au tour de Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, diocèse dont sainte Geneviève est la patronne secondaire. Le mardi 7 janvier, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, célèbrera la messe en souvenir de la rencontre entre sainte Geneviève et son prédécesseur, saint Loup, compagnon de route de saint Germain d’Auxerre. Un temps d’adoration eucharistique sera également proposé de 17h à 18h30, et ce sera aussi le cas mercredi, jeudi et vendredi.

Le mercredi 8 janvier, ce sera au tour de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, la ville natale de sainte Geneviève, de célébrer la messe. Le jeudi 9 janvier, Mgr Hervé Giraud, archevêque de Sens-Auxerre, officiera en mémoire de la rencontre entre sainte Geneviève et son prédécesseur saint Germain d’Auxerre, qui fut l’un de ses grands soutiens dans sa vocation et dans son service à la population parisienne.

Le vendredi 10 janvier, c’est Mgr Patrick Chauvet, doyen du chapitre de Notre-Dame-de-Paris qui présidera la messe, alors que le diocèse reste privé de l’usage effectif de sa cathédrale depuis l’incendie du 15 avril 2019.

Le samedi 11 janvier, journée finale de la neuvaine, une messe sera présidée à 11h par le père Frédéric Lanthonie, curé de Sainte-Geneviève-des-Grandes-Carrières, l’unique église dans le diocèse de Paris à porter son nom. La vénération des reliques sera organisée à midi. Ensuite se tiendra à partir de 16h30 le rassemblement diocésain pour l’ouverture de l’année diocésaine des 1 600 ans de sainte Geneviève, sous la présidence de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.

Les vêpres solennelles seront suivies de la procession de la châsse de la Montagne Sainte-Geneviève jusqu’au Pont de la Tournelle. Il y aura ensuite une bénédiction de Paris, puis le «cierge de sainte Geneviève» sera remis aux paroisses et communautés du diocèse.

Plus d’informations sont à retrouver sur le site du diocèse de Paris.

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03 janvier 2020, 15:44