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Mgr Joachim Ntahondereye, président de la conférence épiscopale du Burundi Mgr Joachim Ntahondereye, président de la conférence épiscopale du Burundi 

Avant les élections, les évêques burundais pointent des problèmes

À quelques mois des élections générales, les évêques catholiques du Burundi prennent la parole. S’ils saluent les efforts menés ces dernières années en faveur de la démocratie, ils pointent du doigt des questions «préoccupantes et inquiétantes».

Xavier Sartre – Cité du Vatican

C’est en 2020 que les Burundais se rendront aux urnes pour renouveler leurs représentants politiques. Dans cette perspective, les évêques catholiques ont fait lire ce dimanche lors de la messe un message à l’ensemble de la population. Ils y rappellent que «les élections sont l’unique voie juste d’opérer l’alternance au pouvoir ». Ils se félicitent que «aujourd’hui aussi, même si certains ont du mal à l’accepter, la plupart des Burundais comprennent qu’en cas de conflits, le dialogue est la voie à privilégier pour les résoudre».

Cependant, les évêques burundais reviennent sur plusieurs questions qu’ils jugent «préoccupantes et inquiétantes». Tout d’abord, «dans un certain nombre de régions, on observe un mauvais esprit d’étouffer et de violenter certains partis politiques et de persécuter leurs membres». Ils observent aussi «des actes de criminalité qui vont même jusqu’aux meurtres fondés sur des mobiles politiques. Dans la plupart des cas, ces actes criminels sont perpétrés contre ceux qui ont des opinions différentes de celles du Gouvernement, et dans beaucoup de cas, la justice ne se presse pas pour montrer qu’elle est en train de punir les coupables conformément à la loi».

Plusieurs questions dérangeantes

Autre sujet d’inquiétude : «le fait de confondre le parti au pouvoir avec l’administration». De jeunes membres du parti au pouvoir semblent ainsi se substituer aux forces de l’ordre. Les évêques évoquent également un problème récurrent, hérité de la guerre civile : le sort des réfugiés burundais à l’étranger qui ne veulent pas rentrer au pays considérant que ce qui les a poussé à l’exil n’a pas été résolu. Pour l’épiscopat «il serait bon et ce serait agréable pour nous si nous entrions dans les élections après que tous les réfugiés sont déjà rentrés et d’une manière volontaire, sans contrainte».

Au-delà de ces questions, les évêques appellent les chrétiens du pays à ne permettre à quiconque de les entraîner «dans une voie qui est de nature à semer le désordre ou la révolte, puisque cela est contraire au processus de paix qui caractérise le chrétien et tout homme de Dieu et une telle voie n’a comme issue que les pleurs et la désolation».

Ils supplient aussi les chrétiens qui ont des responsabilités politiques de rendre toujours témoignage de la vérité et de la justice. Enfin, ils s’adressent aux jeunes pour qu’ils soient «solidaires» entre eux dans leurs différences au lieu d’être en conflits et qu’ils évitent «un langage et une attitude qui inspirent la violence». «Soyez plutôt des apôtres de la paix et reprenez-vous mutuellement» exhortent ainsi les évêques. 

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22 septembre 2019, 17:20