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Les photos à l'effigie du pape François fleurissent dans la capitale nord-macédonienne. Les photos à l'effigie du pape François fleurissent dans la capitale nord-macédonienne. 

La Macédoine du Nord accueille le Pape François

Le Pape François a quitté ce mardi matin la Bulgarie. Il poursuit son 29ème voyage apostolique dans un pays frontalier, à l’est, un petit État des Balkans. En Macédoine du Nord, tous attendent le Pape, à commencer par la minorité catholique qui représente à peine 1% de la population majoritairement orthodoxe. Les autorités ecclésiastiques… et politiques se sont retroussé les manches pour réserver un bon accueil au Saint-Père, «messager de paix» et «autorité morale internationalement reconnue», en dépit d’un calendrier plutôt atypique.

Marie Duhamel, envoyée spéciale à Skopje

Lundi matin, le visage du Pape François n’apparaissait pour ainsi dire nulle part, sauf sur quelques stands disséminés dans Skopje où se procurer une place pour la messe. La capitale de Macédoine du Nord était conquise par d’immenses affiches électorales, consacrées aux candidats de l’élection présidentielle de dimanche. Mais en quelques heures, tout a changé.

La pluie s’est arrêtée, le ciel s’est dégagé et des dizaines de personnes se sont mises à hisser la bannière du Saint-Siège. Place de la Macédoine, là où le Pape présidera la messe ce  mardi matin, l’autel s’est couvert de fleurs et le chœur a chanté sa joie d’accueillir le Pape.

La petite communauté catholique ressent une immense gratitude. Elle si peu nombreuse -à peine 20 000 fidèles- et pourtant au cœur de l’attention du Saint-Père. Dans leur pays, ces fidèles assistent les pauvres ou les personnes atteintes de trisomie, font assidument le catéchisme à leurs jeunes et construisent des églises. Elles sont souvent pleines. La trentaine de prêtres latins ou byzantins espèrent la bénédiction du Pape et ses encouragements.

«C’est une terre de mission difficile», confie un jeune prêtre en provenance du Kosovo. Une terre à 65% orthodoxe, à 33% musulmane. Il évoque «les blessures du passé». La Macédoine du Nord fut longtemps un objet de convoitise pour ses voisins. Elle brasse aussi de nombreuses ethnies. Mais «les mosaïques les plus belles sont les plus riches de couleurs» affirmait François la semaine dernière au Nord- Macédoniens. Dans son message vidéo, il affirmait  venir parmi eux «pour semer des graines de fraternité».

 

Ici, il n’y a pas de flambées de violences intercommunautaires depuis des années. La population est souriante et détendue, mais les enfants ne parlent pas tous la même langue, ne fréquentent pas les même classes. Certains étudient en macédonien, d’autres en albanais. A ces jeunes, le Pape offrira un temps de rencontre quasi inédit cet après-midi. Il leur donnera aussi un modèle, une sainte née à Skopje d’un couple mixte albanais et aroumain, mais qui portée par sa foi catholique devient «une mère pour tous» affirme Mgr Kiro Stojanov, l’éparche des catholiques de rite bizantin et évêque de Skopje.  Ce matin, les principaux chefs religieux de Macédoine du Nord entoureront d’ailleurs François pour honorer Mère Teresa, et demander son intercession.

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07 mai 2019, 06:53