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Le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes Le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes 

Les religieux et religieuses de France continuent la lutte contre les abus sexuels

Réunis à Lourdes du 10 au 13 novembre, 450 responsables d’Instituts religieux, apostoliques et monastiques, se sont accordés pour suivre les mesures de lutte contre les abus sexuels prises par les évêques de France quelques jours plus tôt.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

La CORREF (Conférence des Religieux et Religieuses de France) avait organisé le 11 juin dernier une Journée de sensibilisation et de partage entre les responsables d’instituts et des personnes victimes d’abus sexuels. À Lourdes pour son assemblée générale, la CORREF a poursuivi les débats et publié une déclaration en date du 12 novembre. On peut y lire les décisions prises par les 450 membres représentant la vie religieuse en France à propos de la lutte contre les abus sexuels et la pédocriminalité.

Dans le sillage de l’épiscopat français

D’une part, «l’assemblée générale décide de s’associer pleinement à la décision prise par la Conférence des évêques de France (CEF) concernant la mise en place d’une "commission indépendante"», et ceci «pour faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique depuis 1950, pour comprendre les raisons qui ont favorisé la manière dont ont été traitées ces affaires et pour faire des préconisations». (Extrait du communiqué de presse des évêques de France, le 7 novembre 2018)

D’autre part, la CORREF propose des démarches concrètes pour continuer la dynamique dans laquelle elle est déjà engagée depuis plusieurs années : «travailler ensemble sur la formation initiale et la formation continue dans nos Instituts», «proposer aux Instituts des protocoles sur la protection des mineurs et des personnes vulnérables», «rendre possible une meilleure prise en charge des auteurs», «avancer sur différentes modalités de réparation pour les personnes victimes».

Permettre aux victimes d'accéder à la parole 

Par ailleurs, la CORREF «souhaite se saisir de la difficile question de l’accès à la parole des membres de nos Instituts qui ont été victimes», que ce soit en France ou dans les autres pays d’implantation des communautés. Pour cela, des «groupes de travail et journées spécifiques, dans lesquels des personnes victimes pourront être parties prenantes», seront organisés dans les mois à venir, «comme nous le faisons déjà», précise le communiqué. Prochaine étape en 2019 : une «Assemblée générale spécifique sera convoquée pour recueillir les fruits du processus engagé et prendre les décisions qui s’imposeront alors».

La prise en compte des préconisations de la commission d’enquête indépendante est également affirmée.

Cette année, l’assemblée générale de la CORREF «avait comme thématique "la vie religieuse en conversation" et nous l’avons véritablement vécue, y compris sur la question de la pédocriminalité, au cours de ces 4 jours», écrit sœur Véronique Margron. «Nous n’avons rien à défendre de nous-mêmes et souhaitons vivre désarmés. Notre vie est là simplement pour être partagée, offerte à ceux qui le souhaitent», conclut-elle. 

La présidente de la CORREF apporte davantage de précisions au micro d'Hélène Destombes. 

Entretien avec sr Véronique Margron

 

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13 novembre 2018, 12:20