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Le corps du cardinal Obando Bravo béni par son successeur, le cardinal Leopoldo Brenes, le 3 juin 2018. Le corps du cardinal Obando Bravo béni par son successeur, le cardinal Leopoldo Brenes, le 3 juin 2018. 

Décès du cardinal nicaraguayen Miguel Obando Bravo

L’archevêque émérite de Managua s’est éteint à l’âge de 92 ans.

Le cardinal Miguel Obando Bravo s’est éteint ce dimanche 3 juin 2018, dans un contexte difficile pour les relations entre l’Église et l’État, compte tenu de la médiation délicate assumée par la conférence épiscopale entre le gouvernement et la société civile, pour tenter de trouver une sortie de crise après des manifestations qui ont fait plusieurs dizaines de morts. Alors que la situation est à nouveau devenue explosive la semaine dernière, le Pape a lancé hier lors de l'Angélus un appel au dialogue.

Malgré ces tensions, le gouvernement du Nicaragua a décrété trois jours de deuil officiel pour rendre hommage au cardinal.

Né le 2 février 1926 dans la commune de La Libertad, Miguel Obando Bravo avait été scolarisé dans une collège salésien, congrégation qu’il rejoindra et pour laquelle il sera ordonné prêtre en 1958, après des études de théologie puis de psychologie des vocations au Guatemala, en Colombie, au Venezuela et à Rome.

Après son ordination sacerdotale, il faut professeur de mathématiques et de physique au Salvador, puis recteur de séminaire, avant d’occuper différentes responsabilités au sein de la congrégation salésienne. En 1968, il est nommé par Paul VI évêque auxiliaire de Matagalpa, au Nicaragua, puis devient dès 1970 archevêque de Managua, la capitale.

Nommé très jeune, à seulement 44 ans, il y effectuera un très long épiscopat de 35 ans. Il ne se retirera que le 1er avril 2005, quelques heures avant le décès de Jean-Paul II, qui l’avait créé cardinal en 1985. Il fut l’un des cardinaux électeurs lors du conclave de 2005 qui a mené à l’élection de Benoît XVI, mais n’avait pas participé à celui de 2013, ayant largement dépassé la limite d’âge de 80 ans.

Le cardinal Obando Bravo avait accompagné l’Église nicaraguayenne dans le contexte difficile de la guerre civile entre les sandinistes de l'actuel président Daniel Ortega, soutenus par Cuba, et les "contras" soutenus par les États-Unis. Sa fidélité à Rome et son souci de l’unité de l’Église, en même temps que son engagement pour les pauvres et les paysans, lui ont valu une grande reconnaissance internationale.

Président de la conférence épiscopale à six reprises entre 1971 et 2005, il a également occupé des responsabilités au niveau continental, notamment en tant que président du département des religieux au sein du Celam, le Conseil épiscopal latino-américain, de 1981 à 1985.

Le Pape François a adressé un message de condoléances au cardinal Brenes, en lui demandant de transmettre son sentiment de peine aux membres de la Société de Don Bosco, aux proches du prélat défunt et à ceux qui font partie de cet archidiocèse. «En faisant mémoire de ce pasteur dévoué qui, durant ses années avec une fidélité généreuse, a mis sa vie au service de Dieu et de l'Église, j'offre des suffrages pour le repos éternel de son âme, pour que le Seigneur Jésus lui octroie la couronne de gloire qui ne se fane pas, et j'adresse à tous ma bénédiction apostolique.»

 

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04 juin 2018, 10:21