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Le camp de Rukoro, près de Rutshuru Le camp de Rukoro, près de Rutshuru 

L’évêque de Goma dénonce l’incurie générale dans sa province

À l’issue de leur assemblée ordinaire à Goma, du 14 au 20 mai dernier, les archevêques et évêques de la province de Bukavu à l’est de la RDC, publient une déclaration sobrement intitulée : « Nous refusons de mourir». Un avertissement aux autorités du pays.

Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican

«Nos joies» : les membres de l’Assemblée épiscopale provinciale de Bukavu commencent par se féliciter de la croissance spirituelle de leurs fidèles dont témoignent la construction de la cathédrale du diocèse de Goma ou le rassemblement de 23 000 jeunes le 25 mars dernier à l’occasion d’une rencontre qui leur était dédiée dans le chef-lieu du Nord-Kivu. Sur le plan social, ils saluent l’amélioration de la voirie dans certaines de leurs villes comme Goma et Kindu.

«Surtout», les évêques se félicitent du respect du calendrier électoral par la classe politique congolaise, «même s’il n’y a guère de garantie que ces élections auront bien lieu». La tenue de ce scrutin est en tout cas un de leurs souhaits les plus chers, et dans la perspective des élections du 23 décembre prochain, ils appellent leurs fidèles «à barrer la routes aux plans obscurs des prédateurs», à élire des personnes qu’ils estiment capables de gouverner pour les sortir de la misère et leur assurer la paix.

Dans leur déclaration, les évêques se font l’écho du «sentiment d’abandon généralisé des populations par les pouvoirs publics». Elles assistent impuissantes aux morcellement de leur province ou au bradage de leurs ressources naturelles, une économie toute favorable aux organisations étrangères. Elles subissent «une fiscalité asphyxiante» et un climat d’«insécurité permanente».

Le 8 avril dernier, Mgr Théophile Kaboy Ruboneka , évêque de Goma, a perdu un de ses prêtres, tué par un homme armé à Kitchanga, dans la province du Nord-Kivu. Quelques jours plus tôt, le curé de la paroisse Saint-Paul Karambi avait été enlevé en territoire de Rutshuru. Mais l’Église n’est pas la seule dans le collimateur des bandits nous explique l’évêque.

Entretien avec Mgr Théophile Kaboy Ruboneka, évêque de Goma

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23 mai 2018, 18:21